Les sages-femmes spécialement formées pourront désormais pratiquer l’avortement instrumental en établissement de santé dans les mêmes conditions que les médecins, en vertu d’un décret paru le vingt-quatre avril dernier. Ce dernier simplifie encore les procédures, dans le but d’« améliorer l’accès à l’avortement sur le territoire ».
Une première version du décret, publiée mi-décembre, avait été critiquée par les organisations de sages-femmes car elle prévoyait des conditions d’exercice « restrictives », allant bien au-delà des garde-fous aujourd’hui exigés lorsque le geste est effectué par un gynécologue ou un médecin généraliste.
Dans un communiqué, le ministère délégué à la Santé précise que le texte « définit de nouvelles conditions de formation des professionnels et des conditions d’organisation plus simples ». « Les modalités de prise en charge ainsi que la procédure en cas de complications seront désormais identiques quel que soit le professionnel réalisant l’acte d’IVG instrumentale, reconnaissant par là même pleinement le rôle et l’expertise des sages-femmes », poursuit-il.
« À partir du moment où elles le font dans un établissement qui a l’autorisation de ce type d’acte, il n’y a pas besoin d’avoir, à côté d’elles, un médecin qui, au-dessus de leur épaule, vérifierait ce qu’elles feraient », a encore déclaré le ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, Frédéric Valletoux, au micro de France Inter.
Il a ajouté que cette nouvelle mesure va « faciliter l’accès » à l’avortement.
Actuellement, les avortements instrumentaux représentent environ 20% des avortements pratiquées en France. Ce chiffre risque d’augmenter considérablement avec cette nouvelle loi.
Aussi appelé avortement chirurgical, l’avortement instrumental « désigne la technique qui vise à aspirer l’œuf, grâce à une canule introduite dans l’utérus. L’opération dure de 10 à 20 minutes et se pratique sous anesthésie locale ou générale. »
Les sages-femmes pouvaient déjà, depuis 2016, pratiquer l’avortement médicamenteux.
Pour la présidente du Conseil de l’Ordre des sages-femmes, Isabelle Derrendinger, le décret de mercredi constitue « une avancée majeure, concrète, pour l’exercice de ce droit » par les femmes. Elle a noté qu’après la première version du texte, « un certain nombre de petits établissements, volontaires, avaient renoncé à s’engager », et vont finalement pouvoir le faire.
Le collectif Avortement en Europe a également célébré la nouvelle dans un communiqué, se félicitant de « la rédaction retenue, qui enlève toute contrainte aux sages-femmes ».
Quelle tristesse de savoir qu’il y aura toujours plus de petites victimes dans le sein de leurs mères…
Adèle Cottereau
photo: Pixabay
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