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Espagne : de plus en plus de médecins objecteurs de conscience

Chez nos voisins d’outre-Pyrénées, l’avortement est légal sans justificatif médical jusqu’à la quatorzième semaine depuis 2010.

Dans la pratique, et l’on ne peut que s’en réjouir, dans Madrid et sa région, tout comme en Aragon, en Estrémadure, en Castille-la Manche ou à Murcie, aucun hôpital public ne réalise d’avortement : moins de 15 % des avortements sont réalisés dans des établissements publics au niveau national, selon le ministère de la santé espagnol.

De plus en plus de médecins ont le courage de se revendiquer pro-vie et objecteurs de concience.

«  D’un point de vue scientifique, je ne vois pas en quoi un avortement ne consiste pas à mettre fin à une vie  », souligne Guillermo Miguel Ruano, médecin anesthésiste à la Clinica Universidad de Navarra de Madrid.

Pour lui, les médecins objecteurs constituent «  la grande majorité  » du corps médical. Pour preuve, l’élection d’un médecin pro-vie, le cardiologue Manuel Martinez-Sellés, à la tête de l’ordre des médecins de la région de Madrid, en 2020.

De même, dans la seule région d’Avila, plus de 450  médecins se sont déclarés objecteurs de conscience après l’approbation de la loi de 2010.

José Ignacio Sanchez Mendez, gynécologue et oncologue dans un des principaux hôpitaux publics de Madrid donne son témoignage :

« Professionnellement, pratiquer des avortements est dur et extrêmement désagréable, et ce n’est pas la fonction d’un médecin. Dans de nombreux hôpitaux publics, les avortements pour malformations graves sont tout de même réalisés : on provoque l’accouchement, l’enfant naît et meurt. Ce n’est agréable pour personne. Le reste, c’est de l’euthanasie intra-utérine. »

Pour contrer cette vague de praticiens qui défendent la vie, le gouvernement espagnol a présenté, en mai dernier, un projet de loi qui doit encore être soumis au Parlement.

Le texte prévoit de créer un registre des objecteurs de conscience sous prétexte d’«  identifier les besoins dans chaque aire sanitaire, afin que puisse être garanti le droit [à l’avortement] dans tous les cas  », selon les mots de la ministre de l’égalité, Irene Montero, du parti Podemos (gauche radicale).

Cette création de listes, s’inspire du modèle de ce qui a été prévu pour l’application de la loi autorisant l’euthanasie.

«  Il s’agirait du premier registre idéologique de la démocratie  », réagit le docteur Guillermo Miguel Ruano, également membre de l’Association nationale pour la défense du droit à l’objection de conscience.

Les médecins pro-vie, bientôt fichés « S » ?

 

                                                        Adèle Cottereau

 Sources : https://www.lesalonbeige.fr/espagne-les-medecins-objecteurs-de-conscience-pour-proteger-la-vie/

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/08/17/en-espagne-les-objecteurs-de-conscience-entravent-le-droit-a-l-ivg_6138218_3210.html

 Photo  drapeau d’Espagne 

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