Cela se passe à Toronto, au Québec : une jeune femme de 31 ans, Denise (nom d’emprunt), handicapée à la suite d’une lésion de la moelle épinière et souffrant de poly sensibilité chimique avait fait la demande d’une “aide médicale à mourir”. La raison principale de cette décision est qu’elle ne trouvait pas un logement adapté : après des mois à essayer de trouver un logement avec de l’air plus sain, sans succès, elle avait tout abandonné.
Denise raconte alors que les médecins qui lui ont proposé l’“aide médicale à mourir” ont « discuté de sa souffrance, et non de solutions ». « Pendant l’évaluation, on a très peu insisté sur les services dont je disposais, sur ce dont j’avais besoin pour atteindre un certain niveau de normalité. Rien n’a été proposé en termes de soutien. », regrette-t-elle.
Ensuite, grâce à la médiatisation de son histoire, une campagne de financement lui a permis de recueillir plus de 65 000 dollars de dons auprès de 1 000 personnes. Et grâce à cette générosité, de trouver un logement adéquat.
Sa souffrance ayant diminué, elle a suspendu sa demande. Suspendu et non annulé car elle a encore « plusieurs autres problèmes de santé chroniques douloureux » qui n’ont pas été « correctement traités ». « Je ne me concentre plus uniquement sur la survie », témoigne Denise. « Mentalement, je suis plus au clair pour mettre les choses en place pour vivre une vie plus supportable. »
Les personnes qui ont soutenu la jeune femme demandent que l’on examine en détails comment et pourquoi sa demande d’“aide médicale à mourir” a pu être approuvée, « alors que ce dont elle avait besoin était un logement qui n’aggravait pas ses symptômes ».
« La “souffrance irrémédiable” qui a été retenue pour l’emmener vers une mort médicalement assistée était réparable », analyse le Dr Riina Bray, l’un des médecins de Denise et directrice de la clinique de santé environnementale du Women’s College Hospital de Toronto. « Cela veut dire que ces patients peuvent facilement retrouver le bien-être s’ils bénéficient de l’environnement adapté pour vivre. C’est une équation simple », conclut-elle.
Adèle Cottereau
Photo: Une Marche pour la Vie au Canada