Le Monde du 11 avril 2019 rapporte une nouvelle atterrante, à
peine croyable : en Grèce,
un bébé a été conçu avec l’ADN de trois différentes personnes. C’est ce qu’a
annoncé l’équipe médicale gréco-espagnole dirigée par l’embryologiste grec et
président de l’IVF (Institute of Live) Panagiotis Psathas, qui a procédé à
cette conception assistée.
Pour ce faire, l’équipe médicale en question a utilisé une technique de
génétique qui permet d’extraire le noyau de la cellule-œuf de la mère et de le
mettre dans l’ovule de la donneuse dont les matériaux génétiques avaient été
enlevés. La fécondation a ensuite été réalisée in vitro avec le sperme du père
et l’embryon implanté dans l’utérus de la mère.
Un « couper-coller génétique » effrayant !
Comble de l’affaire, suite à cette soi-disant avancée scientifique, le docteur Psathas a osé déclarer dans un communiqué : « Aujourd’hui, pour la première fois dans le monde, le droit inaliénable d’une femme à devenir mère avec son propre matériel génétique devient une réalité. »
Car c’est bien de cela qu’il s’agit : le droit à l’enfant, envers et contre tout, comme un vulgaire caprice, sans se soucier un instant des terribles interrogations que celui-ci devra affronter plus tard, sur l’origine de sa conception.
Sans compter aussi les risques que cette technique comporte pour la santé future des bébés: impossible de prévoir l’impact de telles modifications, héréditaires qui plus est, sur la santé et le développement de ces bébés. Plusieurs experts mettent en garde contre un procédé qui pourrait exposer les bébés conçus de cette manière à des risques plus importants de développer un cancer. Et regrettent le manque de recul sur une question aux enjeux aussi lourds.
Tim Child, professeur et directeur médical à l’université d’Oxford, est l’un d’eux. « Les risques de la technique ne sont pas entièrement connus, bien que considérés comme acceptables s’ils sont utilisés pour traiter la maladie mitochondriale, mais pas dans cette situation », a-t-il déclaré suite à la nouvelle de la naissance du bébé « à trois parents ».
Cela peut également être
considéré comme le premier pas sur un chemin dangereux. Car ces nouvelles
techniques de modifications génétiques, donnent des possibilités de plus en
plus importantes aux généticiens. Le risque de dérives eugéniques est
évident.
Une grande vigilance est de mise pour combattre ce mal des temps modernes.
Adèle Cottereau
Source : Un bébé grec conçu avec trois parents, une première en cas d’infertilité
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