Le vingt-trois février dernier, un jugement de la Cour fédérale constitutionnelle allemande-la plus haute juridiction du pays-a interdit toute mesure visant à empêcher les personnes d’avoir recours au « suicide assisté ».
En
effet, une loi votée en 2015 faisait de la « promotion commerciale du suicide »un délit, puni
de trois ans de prison. Le but étant d’endiguer une possible dérive commerciale
des services d’assistance et d’entraver le caractère répétitif des opérations
euthanasiques.
Cette loi était bien sûr contestée par des associations pro-euthanasie.
Celles-ci ont exercé une énorme pression sur la justice allemande et ont tristement
obtenu gain de cause le mois dernier.
C’est au nom du libre arbitre, de « la liberté de s’ôter la vie et de demander de l’aide pour le faire » et de « la capacité à déterminer » son sort que la cour a pris cette décision.
Les juges ont insisté sur le fait que la « décision de finir sa propre vie revêt une importance existentielle pour la personne concernée », dont il faut protéger la « valeur ». Ce principe, ajoutent-ils, ne doit pas se limiter aux cas extrêmes des patients en fin de vie.
La signification de cette sentence est effrayante : l’euthanasie est approuvée, dans n’importe quelle circonstance…tout le monde a le droit de se suicider, quels que soient son âge et sa maladie.
De plus, le tribunal a suggéré de modifier le code d’éthique médicale, qui dans de nombreuses régions d’Allemagne interdit aux médecins l’aide au suicide.
« Je n’ai pas vu d’attaque plus ouverte contre la liberté de conscience des médecins depuis longtemps », s’est alarmé le Dr Paul Cullen, responsable d’une organisation de médecins pro-vie.
Dans une déclaration commune avec le chef de l’Église évangélique, Heinrich Bedford-Strohm, le cardinal Reinhard Marx, président de la Conférence épiscopale allemande, a averti que « plus les options pour aider les personnes à se suicider deviennent banales et accessibles, plus le risque est grand que les personnes dans une situation de vie extrêmement stressante reçoivent une pression interne ou externe pour faire usage d’une telle option et mettre fin à leur propre vie. »
Mgr Gebhard Fürst, évêque de Rottenburg-Stuttgart a, quant à lui, eu ces mots très justes : « Les gens ne devraient pas mourir par la main d’une autre personne, mais en tenant la main de quelqu’un », soulignant que de nombreuses personnes qui envisagent de se suicider sont motivées par la peur de la douleur et de la solitude. Adèle Cottereau
Photo Pixabay.com livre