Alors que la France semble prendre la direction diamétralement opposée en banalisant toujours plus l’avortement, le Portugal, discrètement, développe depuis une décennie une politique familiale locale courageuse, comme le rapporte le reportage du Figaro publié le 31 mars dernier.
Loin des grandes déclarations idéologiques, plusieurs municipalités portugaises, notamment rurales, mettent en œuvre des mesures simples : soutenir directement la naissance d’un enfant.
Depuis 2014, une dizaine de communes ont instauré des primes à la naissance, comme à Alcoutim ou Oleiros, où les jeunes parents peuvent bénéficier jusqu’à 5000 euros de remboursement pour les achats liés à l’accueil de leur enfant, à condition de consommer localement. Cette mesure a permis non seulement d’alléger la charge économique des familles, mais aussi de soutenir le commerce local et de maintenir ouverts des services publics essentiels comme les crèches.
À Almeida, la stratégie est plus diversifiée. Outre une aide financière modeste (environ 1250 euros par enfant), les familles bénéficient de réductions d’impôts locaux, de tarifs d’eau, d’un accès facilité à des soins non couverts par la sécurité sociale, et de services périscolaires gratuits. Une aide qui s’étale dans le temps et accompagne concrètement les familles tout au long de l’enfance.
Dans un pays où l’indice de fécondité reste très faible (1,44 enfant par femme en 2023), ces communes montrent que la politique familiale ne peut être réduite à une logique comptable. Contrairement à la France, où les réformes tendent à individualiser les aides sociales, le Portugal rural place l’enfant et la communauté au cœur de l’action publique.
Si les résultats démographiques restent contrastés – certains villages voient les naissances remonter, d’autres peinent à inverser la tendance faute de femmes en âge de procréer – l’impact de ces politiques est visible : un sentiment d’appartenance, de reconnaissance, et de stabilité pour les jeunes foyers.
Ces expériences locales rappellent une vérité essentielle : soutenir la famille, c’est soutenir la vie. Là encore, où la France multiplie les signaux contraires – comme l’inscription de l’avortement dans la Constitution – le Portugal rural agit, modestement mais résolument, pour accueillir la vie.
L’enjeu est d’autant plus crucial que la natalité est désormais une question de survie pour de nombreux territoires. Ces communes portugaises ont le mérite de mettre en œuvre une politique familiale cohérente, durable, et respectueuse de la vie, à contre-courant du modèle dominant, mais résolument tournée vers l’avenir.
Adèle Cottereau
