Le vingt-et-un janvier dernier, quinze mille personnes se sont retrouvées dans les rues de Paris pour défendre la vie.
Des militants venus de toute la France bien sûr, mais ont aussi répondu présent plusieurs délégations étrangères venant de Belgique, du Luxembourg, d’Espagne, de Slovaquie, de Roumanie, du Canada et du Congo.
Les jeunes de la « Génération pro-vie » étaient particulièrement présents en nombre, brandissant des pancartes « accompagner vers la mort, pas la donner », « soigner n’est pas tuer » ou « vivre est un droit pas un choix ».
En effet, cette année le combat se joue sur deux fronts : « pour lutter contre la constitutionnalisation de l’avortement et la légalisation de l’euthanasie ». Deux sujets d’actualité puisque la loi visant à inscrire dans la Constitution la « liberté de recourir à l’avortement » sera débattue le 24 janvier à l’Assemblée, et que fin février le Gouvernement devrait présenter son avant-projet de loi sur la fin de vie.
Le président de la Marche pour la vie, Nicolas Tardy-Joubert, a rappelé l’objectif principal de la manifestation : « Prendre soin des plus vulnérables, des enfants à naître, des femmes enceintes en difficulté, des personnes en fin de vie ». Il a également annoncé dix propositions faites par l’association, dont le refus de la constitutionnalisation de l’avortement, mais aussi celui de toute légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie. « Ce que nous voulons c’est 100% de soins palliatifs, 0% d’euthanasie » a-t-il insisté.
Parmi ces propositions figurent la réalisation d’une étude sur l’avortement par les pouvoirs publics afin de mieux comprendre les causes et les conséquences de l’avortement.
La Marche pour la vie propose également « le remboursement à 100 % des actes liés à une maternité, alors qu’une prise en charge à 100 % est déjà prévue pour un avortement », mais aussi de « rétablir un délai de réflexion de trois jours minimum, avant tout avortement ».
Pour Lucie Pacherie, chargée de plaidoyer de la Fondation Lejeune, « Une société démocratique doit pouvoir s’interroger sur les tabous de l’avortement : l’impact sur les femmes, la considération collective de l’enfant à naître, les avortements eugéniques qui discriminent dès avant la naissance les personnes porteuses de trisomie 21 ».
Le droit à l’objection de conscience a aussi été un point crucial à défendre : « Nous devons protéger l’objection de conscience car si cette loi passe, c’est sans doute le prochain sujet pour lequel on se réunira l’année prochaine », s’inquiète le Docteur Geneviève Bourgeois, gériatre et porte-parole de la Marche pour la vie.
« Accompagner la mort plutôt que de la provoquer, éliminer les souffrances, plutôt qu’éliminer le souffrant, là est notre vraie vocation » a-t-elle alerté.
Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Lejeune, s’est aussi dirigé aux participants de la Marche : « Refuser la vie par l’avortement ou anticiper la mort par l’euthanasie obéit à la même démarche inspirée par la peur. La peur des inconnues de la vie rejoint la peur des mystères de la mort », prévient-il, en ajoutant que « donner la mort et soigner sont des actes antinomiques ».
Pour terminer, ces quelques mots de Pascale Morinière, présidente des Associations familiales catholiques (AFC) : (Nous défendons) « la vie finissante car nous portons un devoir de gratitude envers ceux qui ont tracé le chemin avant nous. La vie à naître parce que, comme le disait la philosophe Hannah Arendt, “le miracle qui sauve le monde, c’est la naissance d’hommes nouveaux” », a-t-elle déclaré devant la foule rassemblée prête à se mettre en marche.
Adèle Cottereau
https://www.bvoltaire.fr/marche-pour-la-vie-cette-generation-a-decide-de-ne-pas-se-taire/