Menu Fermer

L’avortement, un acte inscrit dans la mémoire du corps et de l’esprit

Dans un entretien publié dans les colonnes de Valeurs Actuelles le dix-neuf janvier dernier, Marie Sentis, responsable de l’association d’écoute “IVG, vous hésitez ? Venez en parler !”, alerte sur le syndrome post-avortement qui plonge dans la détresse les femmes qui sont passées par ce drame. Syndrome qui touche des milliers de femmes en France et dont on ne parle guère.

« Depuis 2008, nous recevons beaucoup d’appels et de messages de femmes avant ou après une IVG. Elles sont des milliers à nous confier une détresse et un mal-être survenus après un avortement. Or, personne ne parle de ce problème en France, surtout dans les milieux hospitaliers et médicaux. » Un vrai tabou. Pourtant, explique t-elle, « Cette souffrance a un nom : le syndrome post-IVG, qui recouvre beaucoup de symptômes très différents, qui se déclarent plus ou moins rapidement ».

« Chez certaines femmes, la souffrance est immédiate, chez d’autres, elle se révèle au bout de cinq, dix, voire vingt ans. Ce qui est certain, c’est que même lorsque la femme dit ne pas regretter son avortement, sa déclaration est généralement toujours suivie de cette phrase terrible : “Je n’avais pas le choix…” », souligne Marie Sentis.

« Le premier de ces symptômes, le plus fréquent, est des troubles du sommeil : insomnies, réveils la nuit, difficultés à se rendormir… Beaucoup ont recours à une consommation de somnifères et d’anxiolytiques. (…) D’autres n’arrivent plus à aller travailler le matin. Elles ont des blocages qu’elles n’expliquent pas. Une sorte de dégoût de la vie, qu’elles finissent à un moment par relier à leur avortement. Dans certains cas, dont personne ne parle, il y a des tentatives de suicide. Il est très net que ces femmes-là vivent dans un climat de mort », déplore-t-elle.

De même, continue-t-elle, « Je suis frappée de voir qu’avant l’avortement, ce fœtus est une “chose, un amas de cellules”, voire d’autres termes plus dépréciatifs. Et systématiquement, après l’avortement, le fœtus acquiert un statut de personne. Elles ne parlent plus de l’embryon ou du fœtus, mais de leur bébé… ».

« Ce qui est terrible, c’est le nombre de femmes qui actuellement aimeraient garder leur bébé mais n’ont aucun soutien autour d’elles pour le faire. (…) Ce qui me frappe aussi, et qui m’inquiète, c’est que nous avons des appels de femmes qui ont pris le premier comprimé pour l’IVG médicamenteuse, qui rentrent chez elles et qui se disent : “Qu’est-ce que j’ai fait !” et qui veulent désespérément faire demi-tour. »

En effet, « Une grande partie agit par panique, poussée par leur conjoint et avale le comprimé sans avoir eu le temps de réfléchir. »

L’avortement médicamenteux est malheureusement « (…) un phénomène en pleine expansion. Car désormais, on peut avorter en une journée et bien trop de sages-femmes et de médecins ne prennent pas le temps de discuter avec les femmes pour comprendre les raisons de leur démarche. Ils leur font juste avaler le comprimé et les renvoient chez elles. Une grande partie agit par panique, poussée par leur conjoint et avale le comprimé sans avoir eu le temps de réfléchir. Or, au lieu d’être soutenues, écoutées, je constate que bien souvent, on les enfonce. »

Pour terminer avec une note positive, Marie Sentis témoigne : « L’une des grandes satisfactions de notre engagement réside dans les retours que nous recevons après avoir soutenu des femmes en quête d’aide. Il s’agit souvent de femmes qui, bien que tentées par l’IVG ont renoncé et “gardé le bébé”. Leur gratitude, exprimée à travers des messages de remerciement, est précieuse. Elles nous confient leur soulagement de nous avoir trouvé et nous partagent leur joie lors de la naissance de leur enfant. Les voir heureuses et épanouies nous rappelle l’importance de notre action et nous conforte dans l’idée que notre soutien est utile. »

Et de conclure : « Dans une partie de notre société, la maternité est parfois perçue comme un obstacle à la liberté et à l’épanouissement personnel. Cette vision contribue à une pression sociétale qui pousse de nombreuses femmes vers l’avortement. Nous, au contraire, proposons une perspective différente, en valorisant le choix de la maternité et en offrant une vision d’espérance. »

Adèle Cottereau

Source : https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/lincorrect/des-milliers-de-femmes-souffrent-du-syndrome-post-ivg-en-france-alerte-marie-sentis

Photo: Adobe Stock

Recommandés pour vous