Dans une tribune publiée dans Le Figaro, l’enseignant et haut fonctionnaire Tristan Claret-Trente livres, alerte sur les conséquences à long terme de la baisse de la natalité en France.
« Dans l’indifférence presque totale des observateurs, la France est entrée en crise démographique », explique t-il. « En octobre 2022, le nombre des naissances a été inférieur de 10 % à celui d’octobre 2021, cette baisse brutale confirmant des chiffres déjà en nette diminution au mois de septembre. »
« L’indifférence apparente des gouvernants, des médias et des observateurs à cette tendance lourde préoccupante s’explique sans doute par la situation longtemps favorable de la France en matière de fécondité (…).
Cette apathie, cependant, est une grave erreur, alerte le spécialiste. Le fait que la situation de nos voisins soit pire que la nôtre ne doit pas être un moyen commode de se voiler la face sur l’ampleur du problème national, alors même que la chute générale des taux de fécondité, dans les pays développés et au-delà, dessine un tableau inquiétant. »
Comme, par exemple, « certains pays développés comme la Corée du Sud mais aussi l’Espagne et l’Italie qui font face à un véritable effondrement démographique et qui pourrait même mettre en cause, à horizon d’un siècle, leur existence nationale. »
« La France n’en est fort heureusement pas là, mais la seule démonstration du caractère possible d’un tel destin devrait conduire nos gouvernants à tout faire pour l’éviter. Le simple maintien de l’ICF français au niveau actuel, déjà loin d’être assuré étant donné la présente dynamique, causerait de graves problèmes. Avec un ICF de 1,8, il manque environ 15 % des naissances nécessaires pour maintenir la population. En trois générations et en faisant abstraction des flux migratoires, la population diminuerait alors de 40 % », avertit-il.
Le haut fonctionnaire lance un appel urgent : « Pour la France, c’est donc dès aujourd’hui qu’il faut réagir. Le soutien à la natalité doit redevenir le socle d’un consensus national, comme au cours des Trente Glorieuses. Comme il ne s’agit que de donner aux Français les moyens d’avoir tous les enfants qu’ils désirent (…) afin de stabiliser la population, cette cause devrait pouvoir devenir une priorité nationale, rassemblant gouvernement et opposition. »
« S’appuyant sur un tel consensus renouvelé, le natalisme devrait être replacé au cœur de l’action de l’INED et de la politique familiale, conformément à la raison d’être de ces institutions. Une grande enquête rigoureuse, quantitative et qualitative, pourrait être conduite afin de déterminer la part des différents facteurs limitant le nombre d’enfants des ménages français (…), et tout particulièrement ceux empêchant les couples d’avoir un troisième enfant. En s’appuyant sur ce diagnostic, il appartiendrait alors à nos gouvernants de mettre résolument la politique familiale au service de la relance des naissances. Agissant dans le cadre d’une vision à long terme, garantissant l’avenir même du pays, ils rempliraient ainsi le cœur de la mission de l’État », conclut-il.
Adèle Cottereau
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