La Commission européenne s’est engagée à examiner une initiative soutenue par plus d’un million de signatures visant à financer des “avortements sûrs et accessibles” dans l’UE, en particulier pour les femmes dans les pays où existent des restrictions.
La décision finale est attendue pour mars 2026.
L’initiative citoyenne « Ma Voix, Ma Décision : Pour un Avortement Sûr et Accessible », dirigée par l’organisation slovène Institut 8 Mars, est parvenue à recueillir plus de 1,2 million de signatures dans 19 pays de l’Union européenne.
Présentée le 1er septembre dernier devant la Commission européenne à Bruxelles, cette pétition exige la création d’un mécanisme financier facilitant l’accès à des avortements sûrs et accessibles, en particulier dans les nations où la législation est restrictive, telles que Malte et la Pologne. Selon les organisateurs, 20 millions de femmes en Europe font face à des obstacles pour avorter, ce qui, selon eux, met en péril leur santé et leur sécurité.
La fondatrice du mouvement, Nika Kovač, a souligné l’importance historique de cette démarche : « C’est la première fois que la Commission européenne devra inscrire le droit à l’avortement à son ordre du jour sur la base de la volonté citoyenne. »
La Commission européenne, qui a validé l’initiative après avoir confirmé le respect des exigences (un million de signatures provenant d’au moins sept États membres), dispose jusqu’au 2 mars 2026 pour émettre une réponse officielle. Cette réponse expliquera si des mesures législatives seront adoptées ou, dans le cas contraire, les raisons du rejet de la proposition.
Cependant, la Commission a déjà précisé qu’elle ne cherche pas à réguler le droit à l’avortement au niveau européen, cette compétence relevant exclusivement des États membres. À la place, l’initiative se concentre sur l’exploration de la possibilité d’allouer des fonds européens aux pays où l’avortement est légal, facilitant l’accès à des services médicaux sûrs, notamment en finançant les déplacements vers d’autres États membres pour les femmes vivant dans des pays à restrictions sévères.
La proposition rencontre une résistance dans des nations comme la Pologne, où l’avortement est interdit sauf dans des cas extrêmes, et à Malte, où les restrictions demeurent strictes malgré une réforme récente autorisant la procédure uniquement en cas de danger imminent pour la vie de la femme.
Dans le contexte européen, 25 des 27 États membres ont légalisé l’avortement, mais les délais varient considérablement : de 10 semaines au Portugal et en Croatie jusqu’à 24 semaines aux Pays-Bas, l’Espagne l’autorisant jusqu’à 14 semaines.
Traduction par Adèle Cottereau
Source : https://www.infocatolica.com/?t=noticia&cod=53272
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