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Belgique : le nouveau rapport sur l’avortement

La Commission nationale d’évaluation de l’interruption volontaire de grossesse vient de publier son rapport pour les années 2018-2019, recensant 18 027 avortements en 2019, soit un avortement pour 7,7 naissances. Le rapport note que « de plus en plus de femmes qui demandent un avortement ont déjà interrompu une grossesse dans le passé ».

Autres points relevés dans l’étude : les femmes ayant avorté sur cette période sont en moyenne âgées de 28 ans ; le nombre d’avortements est en baisse chez celles âgées de 20 à 25 ans, alors qu’il est en hausse entre 30 et 35 ans ; 29% des femmes ont eu recours à l’avortement médicamenteux en 2019.

Depuis la fin de 2018, indique encore le rapport, et en raison de la nouvelle loi du 15 octobre 2018 qui ne rend plus obligatoire la mention d’une cause de détresse – obligation jugée trop paternaliste et contraire à l’idée d’un “droit” à l’avortement-, le médecin n’est plus tenu d’indiquer une raison particulière pour l’avortement dans le formulaire qu’il remet à la Commission. C’est ainsi qu’en 2019, 6 319 femmes, soit 35%, n’ont pas souhaité mentionner de raison à leur avortement.

Un autre tiers des femmes ont expliqué leur démarche par le fait qu’elles n’avaient « pas de souhait d’enfant pour le moment », tandis que 14% ont déclaré avoir une “famille complète”.

D’autre part, en ce qui concerne les avortements pour « raison médicale » (IMG), pratiqués au-delà de 12 semaines de grossesse, des chiffres semblent avoir été occultés : en 2019, 77 IMG ont été rapportés à la Commission. Or, celle-ci estime le nombre réel d’IMG à 654, soit plus de 8 fois le nombre qui lui a été indiqué. Les raisons invoquées pour recourir à un tel acte sont variables : la « décompensation psychique » figure parmi les « périls graves » et la trisomie 21 au rang des « affections graves et incurables de l’enfant »…

Les auteurs du rapport ont également recueilli les préoccupations des professionnels de santé : « Certains gynécologues, soumis à de très nombreuses interruptions de grossesse, expriment une saturation psychologique et émotionnelle par rapport à la ‘pratique récurrente de l’acte, parfois lourde à porter’ », indiquent les hôpitaux.

Pour le Dr Chantal Kortmann, les décideurs politiques devraient « rééquilibrer l’information sur les grossesses non désirées, au moyen par exemple de reportages ou films promotionnels qui mettent en scène des situations où le choix de garder son enfant ou de le donner à l’adoption trouve une bonne issue ».

« Les recommandations pour faciliter l’accès à l’avortement et promouvoir les institutions qui le pratiquent ne [sont] pas de nature à réduire le nombre d’avortements », estime-t-elle si justement.

La Commission souligne enfin qu’il est indispensable que « toutes les femmes, y compris les femmes handicapées, soient protégées contre l’avortement forcé, la contraception ou la stérilisation contre leur gré ou sans leur consentement éclairé.»

 

                                            Adèle Cottereau

  Sources : https://www.genethique.org/belgique-la-commission-devaluation-de-lavortement-remet-son-rapport/

https://www.ieb-eib.org/fr/actualite/debut-de-vie/avortement/rapport-avortement-impossible-de-poser-un-juste-diagnostic-sur-les-raisons-qui-poussent-les-femmes-a-avorter-1966.html?backto=bulletin

Photo Marche pour la Vie à Bruxelles photo de DdN

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