En Belgique, la proposition de loi élargissant l’accès à l’avortement, notamment via l’allongement du délai pour pratiquer un avortement de 12 à 18 semaines d’aménorrhée, a été approuvée en deuxième lecture par la Commission de Justice de la Chambre le vingt décembre dernier.
Parmi les représentants des partis politiques qui se sont opposés à cette proposition de loi, Catherine Fonck, chef du groupe CDH, exprime son indignation : « Le texte prévoit 18 semaines, mais on parle de la conception. Cela correspond à 20 semaines d’aménorrhée (…) Cela signifie qu’on en est au 5e mois de grossesse. On a alors un mini-bébé qui a un développement neuro-sensoriel, qui est quasi au seuil de viabilité. Il y a un cœur qui bat, il gigote. Le bébé n’est pas une simple excroissance de l’utérus. On doit le prendre en considération. Cette loi va trop loin ! »
A la veille de la votation, neuf gynécologues ont signé une tribune pour s’opposer à la modification de la loi, dénonçant une proposition de loi « non seulement « précipitée » et « prématurée », mais aussi inefficace et même contreproductive dans les mesures qu’elle avance pour limiter le nombre d’IVG tardives ». Ils rappellent qu’« il existe une différence majeure entre 14 et 20 semaines ».
« Plus la grossesse avance, plus les liens mère-fœtus sont complexes et plus la précipitation pourrait générer un stress post-traumatique », préviennent les signataires.
« Avorter après 14 semaines est (…) médicalement et humainement beaucoup plus traumatisant », s’alarment-ils. En effet, le médecin est dans l’obligation d’informer la patiente « de manière complète et compréhensive, sur l’état de la grossesse, sur la technique de curetage avec morcellation du fœtus ainsi que sur l’augmentation des risques d’hémorragie, de perforation, de lésion du col utérin, d’infection et de possibles répercussions sur la fertilité ultérieure ».
Devoir expliquer une barbarie sans nom…
Deux pétitions ont été mises en place pour contrer cette nouvelle loi : la première compte déjà 2280 signatures de professionnels de santé auxquelles se sont ajoutées celles de 5850 citoyens. La seconde a recueilli 3374 signatures. L’examen de la loi en séance plénière devrait avoir lieu ces prochaines semaines.
« Face à la réalité du nombre élevé d’avortements pratiqués aujourd’hui en Belgique, les deux pétitions mentionnent la nécessité d’une véritable politique de prévention en la matière, de même que le renforcement de la prise en charge et du soutien aux femmes enceintes », concluent les patriciens.
Adèle Cottereau
Sources : Photo Marche pour la Vie Bruxelles
http://www.genethique.org/fr/allongement-du-delai-legal-pour-avorter-en-belgique-cette-loi-va-trop-loin-72850.html#.Xg5P1kdKjIU http://www.genethique.org/fr/belgique-deux-petitions-de-professionnels-de-sante-sopposent-lelargissement-de-lacces-lavortement#.Xg5P60dKjIU