Ce n’est un secret pour personne aujourd’hui : une des promesses de campagne qui a conduit à la présidence le candidat Alberto Fernandez il y a maintenant un an, consistait à relancer la légalisation de l’avortement.
Ce qui était une priorité pour le nouveau gouvernement en place, a été ajourné tout au long de cette année, en raison de la pandémie Covid-19, et le débat ressurgit en cette fin d’année.
Les dix-sept novembres derniers, malgré les restrictions liées à l’urgence sanitaire, les militantes pro-avortement, arborant les « pañuelos verdes » (« foulards verts »), sont retournées dans la rue pour célébrer le projet de loi présidentiel sur l’avortement, qui vise à garantir « à toutes un accès complet aux soins ».
Il s’agit d’un sans-précédent en Argentine : c’est l’exécutif -avec le président comme principal porte-parole, et non les associations – qui présente un texte en faveur de la légalisation de l’avortement.
« La criminalisation n’a servi à rien, elle a seulement permis que les avortements aient lieu de manière clandestine », justifie le président Alberto Fernandez.
Le nouveau projet de loi est fortement dénoncé par la Conférence des évêques argentins, pour qui « la situation générale du système de santé publique », en pleine pandémie, « rend insoutenable et inopportune toute tentative de présenter et de discuter d’une telle loi ».
Jusqu’à présent, les catholiques d’Argentine, se sont fièrement battus en faveur de la vie des bébés à naître : l’Église catholique avait pris la tête du mouvement pour la vie, incarné par des foulards bleu ciel.
La proposition de loi, approuvée à la Chambre des députés, avait alors été rejetée – de peu – au Sénat.
Souhaitons que cette fois-ci encore la société argentine prendra la bonne décision.
Adèle Cottereau
Photo: casa-rosada.flickrhttpswww.flickr.comphotosdavidstanleytravel16118771027.jpg
