Leandro Rodríguez Lastra, gynécologue argentin de la province d’Entre Ríos, avait été suspendu en mars 2020 par le ministère de la Santé parce qu’il avait refusé de pratiquer un avortement tardif.
Sa licence de médecin lui avait été retirée après sa condamnation, ce qui avait entraîné la privation de son droit d’être employé dans des institutions publiques, ainsi que d’exercer dans le privé.
À la cour d’appel, l’un des juges avait déclaré que la patricien s’était rendu coupable de « violence sexiste et obstétrique » parce qu’il ne respectait pas la « volonté de la femme de décider de son corps et de sa santé ».
Un an après, une nouvelle décision de justice a reconnu que le droit de pratique du Dr Lastra lui avait été retiré sans raison valable.
Grâce à son objection de conscience en 2017, la vie d’un bébé a été sauvée à 23 semaines de gestation : la mère du petit garçon avait demandé l’avortement au motif qu’elle avait été violée.
Il a sans doute sauvé aussi la vie de cette dernière, jugeant que sa santé et sa vie seraient mises en danger parce qu’elle était enceinte de déjà plus de cinq mois.
L’avortement avait déjà été refusé dans les villes voisines lorsque la maman est venue à Cipolletti, où le Docteur Lastra dirigeait le service de gynécologie de l’hôpital public.
La femme est restée hospitalisée avec son plein consentement, pour attendre une césarienne dès que son bébé aurait toutes les chances de survivre à l’opération.
À 7 mois et demi, le bébé est né en bonne santé.
Les activistes pro-avortement ont repris l’affaire à ce moment-là, accusant le spécialiste d’avoir utilisé des « tactiques dilatoires », y compris le dépistage psychiatrique, afin d’éviter de pratiquer l’avortement.
La ministre de la Santé, Sonia Velázquez, a signé le 11 février dernier une résolution qui révoque la décision par laquelle le médecin avait été radié du registre officiel des praticiens par « mesure de précaution ». La nouvelle « Résolution 416 » reconnaît donc que la condamnation de Rodriguez Lastra n’est pas définitive et que sa licence a été retirée sans raison valable.
Depuis, le Dr Rodriguez Lastra s’est fait connaître comme un médecin pro-vie, organisant des rassemblements et faisant des déclarations publiques.
Il vient de publier un ouvrage dont le titre est particulièrement percutant : “Cuando salvar vidas se convirtió en delito” (“Quand sauver des vies est devenu un crime”).
Adèle Cottereau
Photo : Capture-d’ écran YouTube Portal Uno. Familiazo frente al Congreso Dr. Leandro Rodríguez Lastra. 28.Oct.18