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De Montevideo à Paris, la contagion mortifère de l’euthanasie

Le 12 août dernier, la Chambre des représentants de l’Uruguay a approuvé un projet de loi qui reconnaît la pratique de l’euthanasie. Le texte, désormais soumis au Sénat, présente cette procédure comme un « droit » : provoquer la mort d’un patient à sa demande, sous l’encadrement d’un médecin. Derrière les mots rassurants de « dignité », de « paix » et de « mort indolore », c’est une véritable rupture anthropologique qui s’opère : la légalisation d’un homicide médical.

L’article premier du projet de loi de ce pays d’Amérique du Sud prétend « garantir aux personnes le droit de mourir dignement ».

Le texte établit des critères d’éligibilité : être majeur, jugé « psychiquement apte », souffrir d’une maladie incurable ou de douleurs jugées « insupportables ». En clair, certaines personnes sont désormais considérées comme « euthanasiables ». D’un côté, des vies intouchables ; de l’autre, des vies dont on peut disposer.

La loi détaille un protocole administratif : demande écrite, deuxième avis médical, témoins, puis euthanasie « quand et où le patient le décide ». Le médecin devient ainsi exécuteur d’une volonté de mort. Même la présence d’une « Commission de révision » annuelle ne saurait masquer la brutalité de l’acte. La mort n’est pas un soin.

Cette loi ne protège pas la dignité humaine, elle l’attaque au cœur. Mais ce qui doit nous inquiéter encore davantage, c’est que le projet actuellement en préparation en France va bien plus loin et s’annonce infiniment plus grave. Là où l’Uruguay limite encore l’euthanasie à certaines conditions, la France s’apprête à créer un système d’« aide à mourir » généralisée, qui ferait de l’administration de la mort un véritable service public. Ce n’est plus seulement la porte de l’euthanasie que l’on entrouvre : c’est un boulevard que l’on trace vers une banalisation totale du geste létal.

Ce qui se joue en Uruguay est déjà terrible, mais c’est en France que se prépare le basculement le plus inquiétant. Si nos sénateurs adoptent ce projet, ils officialiseront une rupture civilisationnelle : l’idée même que la vie puisse être protégée sans condition disparaîtra. Le choix qui s’impose à nous est clair : construire une société qui choisit d’accompagner par les soins palliatifs, ou bien plonger dans une culture de mort institutionnalisée qui, sous couvert de compassion, légitime l’irréparable.

 

  Adèle Cottereau

 

 Sources : https://centrodebioetica.org/site/eutanasia-en-uruguay-analisis-del-proyecto-de-ley-aprobado-por-la-camara-de-representantes/

Photo: Adobe Stock

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