Le quatre avril dernier, les évêques d’Uruguay ont publié une déclaration commune dans laquelle ils prennent position sur le débat législatif actuel sur l’euthanasie. Dans leur message, ils soulignent la valeur sacrée de toute vie humaine et défendent le rôle fondamental de la médecine palliative, de la famille et de l’accompagnement spirituel dans le processus de la mort.
La missive, intitulée « Affronter la fin de vie avec amour », commence par rappeler que la dignité de la personne humaine est absolue et ne dépend d’aucune condition extérieure. Cette vérité, accessible à la raison et fondement des droits de l’homme, est renforcée par la foi chrétienne, qui proclame que Dieu accorde une dignité infinie à chaque être humain.
« La vie humaine est belle et irremplaçable, mais limitée et accompagnée de souffrances », soulignent-ils, ajoutant qu’il est nécessaire d’avoir une conscience sociale qui accueille, protège et accompagne la personne tout au long de son existence, y compris dans sa phase finale.
Face à l’euthanasie, les évêques proclament leur « oui d’espérance » aux soins palliatifs. Ils défendent cette branche de la médecine comme un moyen d’« humaniser le processus de la mort » et soulignent la valeur de la sédation palliative en cas de souffrance clinique sévère.
Les prélats mettent également en garde contre une conception de la dignité humaine fondée exclusivement sur l’autonomie personnelle, rappelant que la maladie et d’autres circonstances peuvent limiter cette autonomie. En ce sens, ils soulignent que l’euthanasie implique des actes qui affectent également des tiers et peuvent causer un préjudice moral et social.
Dans leur « non ferme » au projet de loi visant à légaliser l’euthanasie, ils dénoncent à la fois l’acharnement thérapeutique – l’utilisation disproportionnée de traitements inefficaces – et l’euthanasie active, qu’ils définissent comme « l’action ou l’omission qui hâte ou provoque la mort d’un patient ». Cette pratique, soulignent-ils, est contraire à l’éthique médicale en vigueur en Uruguay et à l’engagement du médecin de ne pas provoquer la mort.
« Tuer le patient est contraire à l’éthique, même pour éviter la douleur », insistent-ils.
Les évêques mettent en garde contre les conséquences juridiques et sociales de l’actuel projet de loi. Selon eux, cette législation redéfinit arbitrairement la mort comme « naturelle » lorsqu’elle a été provoquée, et établit des critères discriminatoires qui pourraient faire pression sur les plus vulnérables.
« Dès lors que l’on commence à faire une distinction entre les vies avec et sans qualité suffisante, on ouvre la porte aux abus et à une pente glissante », dénoncent-ils.
Dans la dernière partie du communiqué, les prélats défendent également le rôle de l’assistance spirituelle dans le cadre de l’accompagnement intégral de la fin de vie. Ils rappellent que de nombreuses personnes, face à la souffrance et à l’approche de la mort, désirent un soutien religieux. Dans ce contexte, l’Église souhaite offrir l’espérance de la foi chrétienne et accompagner les malades avec amour et proximité.
Le communiqué se termine par une prière à Dieu, Lui demandant d’éclairer les législateurs dans leur responsabilité et de fortifier tous ceux qui, dans différents domaines, défendent la vie et la dignité des personnes jusqu’à leur dernier souffle.
Adèle Cottereau
Source : https://www.infocatolica.com/?t=noticia&cod=52072
https://iglesiacatolica.org.uy/afrontar-con-amor-el-final-de-la-vida/
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