Grande-Bretagne : une pétition pour pouvoir prier devant les cliniques d’avortement
Cela s’est passé cet été : près de 60 000 personnes ont signé une lettre adressée au Premier ministre britannique, Keir Starmer, l’exhortant à protéger la liberté de pensée, menacée par les poursuites engagées contre des citoyens qui pratiquent la prière silencieuse à proximité des centres d’avortement.
La mise en place de ces « zones tampons », déjà présentes dans cinq arrondissements du Royaume-Uni, a été motivée par la législation nationale adoptée en mars 2023, décrite par certains comme l’une des plus importantes restrictions à la liberté d’expression de l’histoire récente du Royaume-Uni. Le débat sur ces lois et leur impact sur les libertés individuelles a dépassé les frontières britanniques, suscitant des réactions dans la communauté internationale.
Ces poursuites soulèvent des questions sur le droit à la liberté de pensée et sur le rôle du Royaume-Uni dans la défense des droits de l’homme au niveau mondial, alors qu’il devient le premier pays occidental à criminaliser la prière et la pensée dans certains lieux publics.
En effet, depuis le 31 octobre dernier, une nouvelle réglementation a été mise en place qui interdit toute forme de protestation, y compris la prière silencieuse, dans un rayon de 150 mètres autour des cliniques ou des établissements fournissant des services d’avortement.
Nous citons ici un extrait de cette pétition qui a réuni des milliers de signatures :
« Monsieur le Premier ministre, il est inquiétant de constater que des rapports suggèrent que vous envisagez activement de définir la prière silencieuse comme un délit dans les directives gouvernementales. Il s’agirait d’une décision très inquiétante, surtout si l’on considère l’engagement que vous avez pris dans votre manifeste de “défendre les droits de l’homme et le droit international”, qui protègent tous deux les pensées (y compris celles adressées à Dieu dans la prière silencieuse) en tant que droit absolu.
Dans plus de dix poursuites civiles et pénales concernant la prière silencieuse, l’issue juridique a été claire à chaque fois : la prière silencieuse n’est pas un crime, et l’État n’a pas le pouvoir de censurer nos pensées.
Monsieur le Premier ministre, nous vous demandons instamment de ne pas émettre de directives qui ignorent les tribunaux, le droit national et international et les droits fondamentaux des citoyens qui vous ont porté au pouvoir.
La pente glissante est évidente ; si le droit pénal nous oblige à nous abstenir de toute pensée “offensante” où que ce soit, il n’y a tout simplement pas de point final logique. Aujourd’hui, ce sont les positions pro-vie qui offensent les orthodoxies sociales progressistes ; demain, ce pourrait être les opinions critiques sur le genre et les zones tampons pour les enfants de moins de 18 ans. »
Adèle Cottereau
Source :
https://www.infocatolica.com/?t=noticia&cod=50807
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