Lorsqu’un bébé vient de naître, il est naturel que les parents agissent en lui donnant amour, chaleur et protection. Parfois, ils versent des larmes de bonheur en embrassant et en câlinant la précieuse nouvelle vie. Malheureusement, plus de 1 500 bébés nés au Canada au cours des 23 dernières années ont vécu l’expérience inverse. Ils sont nés vivants après un avortement raté, puis auraient été laissés pour morts, dans le froid, seuls et privés de leur droit légal à des soins médicaux vitaux.
Des données de deux organismes, le Statistic Canada et de l’Institut canadien d’information sur la santé, montrent que des tentatives d’avortement ont été faites contre la vie de ces bébés dans des établissements médicaux canadiens réglementés. Ces mêmes données montrent que ces bébés ont survécu à ces agressions, qu’ils sont nés vivants, puis qu’ils sont morts.
La chercheuse canadienne pro-vie Patricia Maloney utilise ces bases de données gouvernementales pour suivre ces chiffres depuis 2012.
Elle a pu ainsi démontrer qu’il y a une augmentation significative du nombre de bébés canadiens nés vivants après des avortements tardifs ratés, le chiffre passant de 127 l’année précédente à 149 l’année en cours, soit une augmentation de 22 cas. Les chiffres indiquent que sur les 149 avortements qui ont abouti à des naissances vivantes, six sont nés à un âge gestationnel supérieur à 29 semaines. Beaucoup avaient plus de 24 semaines, l’âge auquel les experts médicaux considèrent généralement qu’un bébé est «viable» et peut survivre en dehors de l’utérus avec une intervention médicale.
Les détails de ce qui est arrivé exactement à ces bébés après leur naissance à la suite d’un avortement raté et comment ils sont morts restent inconnus. La seule preuve de leur courte existence dans ce monde est connue à travers les codes du système de santé tels que « P96.4 » et les mots : « Interruption de grossesse, affectant le fœtus et les nouveau-nés ».
La loi canadienne stipule qu’un « enfant devient un être humain […] lorsqu’il est complètement sorti, à l’état vivant, du corps de sa mère ». Les bébés nés vivants après un avortement raté sont des « êtres humains » selon l’article 223(1) du Code criminel et ont donc certains droits légaux, y compris le « droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne » tel que garanti par la Charte des droits et libertés. En outre, le Code criminel continue qu’une « personne commet un homicide lorsqu’elle cause des blessures à un enfant avant ou pendant sa naissance à la suite desquelles l’enfant meurt après être devenu un être humain ». Si ces enfants nés vivants après un avortement raté sont intentionnellement précipités vers leur mort par l’avorteur praticien, il pourrait s’agir d’un cas évident de meurtre au premier degré.
Les bébés nés vivants après un avortement raté au Canada sont-ils traités comme s’il s’agissait d’un cas de naissance prématurée ? Reçoivent-ils des soins ? Ou, ces enfants sans défense sont-ils négligés et laissés à périr dans ce qui équivaut à un acte d’homicide ?
Les Canadiens méritent des réponses sur ce qui arrive à ces bébés nés vivants après un avortement raté. Au cœur de ce n’est pas la question de l’avortement, mais la question des droits de l’homme.
Adèle Cottereau
Photo d’une radiographie d’une fille de DDN