Le ministère de la Santé publique de Thaïlande vient d’approuver un projet de loi autorisant les avortements jusqu’à 20 semaines de grossesse, prolongeant une loi antérieure et mettant en jeu davantage de vies à naître.
L’année dernière, une proposition légalisant l’avortement jusqu’à 24 semaines avait heureusement été rejetée, mais les députés avaient approuvé cette pratique jusqu’à 12 semaines de gestation.
Moins de deux ans plus tard, cette limite a déjà été repoussée, alors que les enfants à naître étaient complètement protégés de l’avortement jusque pas plus tard qu’en 2020.
En Thaïlande, 95 % de la population est bouddhiste, et le premier précepte de cette spiritualité stipule : « Je m’engage à m’abstenir de prendre la vie ». Il n’est donc pas surprenant que la plupart des médecins thaïlandais refusent de pratiquer des avortements.
« Beaucoup de médecins et d’infirmières ne veulent pas [commettre des avortements], même si c’est maintenant totalement légal », constate la militante pro-avortement, Supecha Baotip. “C’est plus qu’un simple sentiment. C’est une question de croyance au niveau spirituel.”
Pour Bhikkhuni Dhammananda, une moniale bouddhiste, l’avortement est un meurtre ; si une femme en subit un, elle a violé les principes du bouddhisme. Ekachai Piensriwatchara, directeur général adjoint du Département de la santé publique, a également reconnu que les responsables de l’État hésitaient à œuvrer à la promotion de l’avortement.
Actuellement, 110 établissements dans 39 provinces sont disposés à pratiquer des avortements, mais la plupart d’entre eux ne sont formés qu’à la pratique d’avortements au cours du premier trimestre. Pourtant, il ne fait aucun doute que d’innombrables autres enfants à naître seront sacrifiés tant que la Thaïlande continuera d’assouplir les lois qui les protègent.
Adèle Cottereau
Photo :Image par Sasin Tipchai de Pixabay Grand Palais Bangkok
