Dans ce pays peuplé de 5,8 millions d’habitants, environ 15 000 avortements sont pratiqués chaque année. Des 15 000, 803 avortements ont été réalisés après la 12e semaine, à titre d’ “exception” : anomalies chromosomiques constatées, insuffisances cardiaques ou encore d’anomalies neurologiques.
La décision historique de la Cour suprême des États-Unis, en juin dernier, de révoquer l’arrêt Roe vs Wade, a relancé le débat sur l’avortement au Danemark.
Un débat qui divise le Parlement, le pays scandinave se situant (encore) parmi les plus conservateurs du continent à ce sujet.
Les partis de gauche font notamment pression pour modifier la loi en vigueur : « Il est temps de dépoussiérer cette loi et de discuter de la légitimité de ce seuil de 12 semaines, qui est bas comparé à d’autres pays comme l’Islande, la Suède, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, variant entre 14 et 24 semaines » constate Maja Torp, porte-parole du Parti libéral (chef de file de l’opposition).
L’ancien porte-parole de la Liste de l’unité (extrême gauche), Jacob Birkler, a rallié le Parti libéral pour militer pour un rallongement de l’avortement à 18 semaines. « L’Organisation mondiale de la santé a estimé que les limites d’avortement devraient être complètement supprimées. Je ne pense pas que nous devrions aller si loin au Danemark », écrit-il dans une tribune, souhaitant que « le délai légal devrait être relevé de 12 à 18 semaines ».
Face au débat soulevé par ces deux partis, le gouvernement de Mette Frederiksen observe un silence prudent, note Le Figaro. Aura-t-il le courage de ne pas céder aux revendications des militantes féministes et des partis de gauche ?
Adèle Cottereau
Source : https://www.lefigaro.fr/international/le-debat-sur-l-avortement-relance-au-danemark-20220811