Cela concerne les employées venues de l’étranger, essentiellement originaires des Philippines, du Vietnam, ou encore de Chine, dans le cadre du dispositif japonais dit de « stages techniques ».
Celui-ci, qui comptait fin 2021 environ 275.000 travailleurs, a pour but de fournir aux participants étrangers de l’expérience dans un domaine qui leur sera utile de retour dans leur pays.
Cela, c’est pour la façade. En réalité, c’est surtout une source de main-d’œuvre bon marché pour des entreprises au Japon, où la population est vieillissante et les migrants peu nombreux.
Ce programme a été émaillé de nombreuses polémiques, dont celle qui touche les femmes enceintes, victimes de harcèlement psychologique lié à la maternité.
Selon le ministère japonais de la Santé, 637 stagiaires techniques ont démissionné en raison d’une grossesse ou d’un accouchement entre 2017 et 2020.
Masako Tanaka, professeur à l’université Sophia de Tokyo et spécialiste en droit migratoire, explique : “ Les femmes se retrouvent face à une pression supplémentaire car l’idée qu’elles tombent enceintes pendant leur séjour au Japon est souvent considérée comme hors de question ».
“Pour certains employeurs, il est plus facile de les renvoyer chez elles et de les faire remplacer par de nouveaux stagiaires, plutôt que d’engager des frais supplémentaires”, confirme un avocat ayant représenté des stagiaires techniques, Hiroki Ishiguro.
En 2019, l’agence d’immigration du Japon a rappelé à l’ordre les employeurs. « Nous comprenons qu’il est possible que les stagiaires techniques, en tant qu’êtres humains, tombent enceintes et accouchent, et elles ne devraient pas subir de traitement désavantageux » pour cette raison, a déclaré à l’AFP un responsable de l’agence.
Adèle Cottereau
Photo drapeau du Japon
