Début mars, le gouverneur d’Arkansas, Asa Hutchinson, a signé une loi apportant de nouvelles restrictions à l’avortement : il ne sera autorisé qu’en cas de danger pour la mère.
Ce projet de loi s’inscrit dans une dynamique pro-vie très courageuse, le but ultime étant de rendre l’avortement illégal, sans exceptions.
Dans un communiqué, le gouverneur républicain a déclaré que l’objectif de cette loi n’est pas forcément de changer le cours des choses dans l’Arkansas, mais qu’il s’agit d’une tactique : « Le but de cette loi est de préparer le terrain pour que la Cour suprême annule la jurisprudence actuelle ».
En effet, cette manœuvre consiste à voter des lois délibérément contraires à la jurisprudence en cours, en espérant que l’affaire remonte jusqu’à la Cour suprême. Car toute loi, contestée en appel, peut faire son chemin jusqu’au sommet de l’appareil judiciaire, qui aura le dernier mot, explique La Croix.
A ce jour, concernant l’avortement, il s’agit de la loi la plus restrictive aux Etats-Unis votée par un État fédéré.
Cependant, elle sera certainement invalidée avant son entrée en vigueur, prévue cet été. L’Aclu, puissante organisation de défense des droits civiques, a déjà annoncé qu’elle la contesterait en justice, avec l’appui d’autres organisations pro-avortement.
Une autre manière de mener la guerre contre l’avortement, adoptée régulièrement par les Etats pro-vie, consiste à adopter diverses restrictions : en imposant la proximité d’un hôpital, ou encore en limitant la période légale pour avorter durant la grossesse.
Les militants pro-vie d’Outre-Atlantique espèrent que la nouvelle Cour, où siègent désormais six juges considérés comme « conservateurs » – dont trois nommés par Donald Trump – contre trois « progressistes », leur donnera raison. La remise en cause de « Roe v. Wade » ne signifierait pas malheureusement l’interdiction de l’avortement à l’échelle du pays, mais au moins laisserait les États
libres de décider.
Adèle Cottereau
Source : https://www.la-croix.com/Monde/Etats-Unis-lArkansas-veut-interdire-lavortement-2021-03-10-1201144867