Le 29 janvier dernier, le Portugal est devenu le quatrième pays européen à légaliser la mort « par suicide assisté », après la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas.
Le texte de loi a été validé au parlement portugais avec une large majorité : 136 députés, issus des rangs de la gauche et de la droite libérale, ont donné leur accord contre 74, principalement de droite, qui s’y sont opposés, et quatre abstentions.
Le projet de loi, initié en février 2020, avait suscité une grande controverse dans un pays où près de 80 % de la population se définit encore comme catholique : d’importantes manifestations avaient eu lieu tout au long de l’année dernière.
Pour tenter de bloquer le passage de la loi, la Fédération portugaise pour la vie, avait rassemblé 100 000 signatures en faveur d’un référendum sur la question. En vain.
La nouvelle loi rend désormais l’euthanasie possible en cas de « souffrance extrême » ou de « maladie incurable », pour des patients « de plus de 18 ans » et « dépourvu de toute forme de maladie mentale », afin de pouvoir exprimer sa décision « concernant sa volonté sérieuse, libre et éclairée »…
Ladite décision devra être premièrement validée par un comité composé de deux médecins et d’un psychiatre, puis, dans un deuxième temps, par un autre médecin, en présence de témoins. Le projet de loi supprime également les peines de prison prévues pour les personnes « aidant » un patient à mourir.
L’euthanasie et le suicide assisté pourront être pratiqués dans des hôpitaux publics mais aussi des cliniques privées.
Il est à craindre que la légalisation de l’euthanasie ne se généralise dans toute l’Europe, l’Espagne étant le prochain pays à examiner un projet de loi semblable.
Quid de la France ? Restons vigilant, prêts à défendre la vie contre la culture de la mort.
Adèle Cottereau
Photo du drapeau du Portugal Image par Pete Linforth de Pixabay
