La loi sur l’euthanasie dont le projet a déjà été validé par l’Assemblée et qui est actuellement en attente d’approbation par le Sénat, représente « un risque grave pour la population » et met les professionnels de la santé en situation de « haute vulnérabilité », selon un communiqué commun des Collèges des Médecins, des Dentistes et des Pharmaciens de Madrid.
Les trois professions ont affiché ouvertement leur désaccord avec le texte, car si la loi reconnaît bien un droit à l’objection de conscience pour les médecins, ceux-ci « craignent les conséquences » et ont « peur des représailles », « de nombreux professionnels ayant des contrats de six mois ».
Avec cette loi et cette précarité, explique Manuel Martínez-Sellés, président du Collège des Médecins de Madrid, ils seront « contraints de tuer » leurs patients, ce qui va « totalement à l’encontre » de leur code de déontologie, a-t-il fortement insisté.
Manuel Martínez-Sellés dénonce également la classification prévue en tant que « mort naturelle » des euthanasies, « ce qui est une tromperie ».
Par ailleurs, il témoigne de ce que la plupart des médecins « ne reçoivent pas de demandes d’euthanasie, mais de meilleurs soins palliatifs ». Lorsque le patient est pris en charge par une équipe de professionnels experts, la demande d’euthanasie est « minime ou nulle », indiquent les signataires.
Le communiqué souligne également que « la loi est très prématurée, compte tenu de la situation pandémique et du grand nombre d’acteurs de santé qui ont été touchés par le coronavirus ».
Les médecins, focalisés sur la santé des patients, n’ont pas pu participer aux réunions de travail ni organiser des manifestations à propos de cette loi. Certains experts n’ont même pas pu s’exprimer au Congrès !
Les trois professions signent le communiqué en exigeant le retrait de la loi euthanasie et l’approbation d’une loi sur les soins palliatifs.
« Dans le cas où un tel retrait n’aurait pas lieu, nous nous réservons le droit de demander à la Communauté de Madrid, responsable en dernier ressort de la santé dans notre région, la non-application d’une loi injuste qui va à l’encontre de l’éthique et de la déontologie », assurent-ils.
Adèle Cottereau
