Le 4 avril 2025 restera une date inquiétante pour la liberté d’expression chez nos voisins d’outre-Manche. Livia Tossici-Bolt, militante pro-vie de 64 ans et scientifique dans le domaine de la santé à la retraite, a été condamnée à une peine de prison avec sursis de deux ans et à plus de 23 000 euros de frais de justice pour s’être tenue, pacifiquement, dans une « zone tampon » à l’extérieur d’une clinique d’avortement à Bournemouth. Son crime ? Avoir brandi une pancarte qui disait simplement : « Ici pour parler, si vous voulez. »
Cette scène, qui aurait pu passer inaperçue dans toute démocratie digne de ce nom, a été jugée assez « préjudiciable » pour mériter une condamnation. Pourtant, Madame Tossici-Bolt n’a ni crié, ni insulté, ni bloqué l’accès à la clinique. Elle s’est contentée d’être présente, en silence, dans un espace public, offrant une oreille attentive à celles qui doutent.
Les États-Unis, pourtant habituellement discrets sur les affaires judiciaires britanniques, ont réagi suite à ce scandale : par le biais de leur département d’État, ils ont exprimé leur inquiétude face à cette condamnation. Washington s’est dit « préoccupé par la liberté d’expression au Royaume-Uni », soulignant que cette affaire dépasse les frontières britanniques. Ce soutien inattendu rappelle que les libertés fondamentales — comme celle de défendre pacifiquement la vie — sont un enjeu bien au-delà des frontières de chaque pays.
Cette affaire révèle une dérive inquiétante : désormais, proposer une simple alternative à l’avortement, dans le respect et la paix, peut être assimilé à du « harcèlement ».
Pour Livia Tossici-Bolt, le département d’État américain « a eu raison de s’inquiéter de cette affaire, car elle a de graves implications pour l’ensemble du monde occidental ». « Si nous laissons perdurer ce précédent de censure, le droit de chacun à s’exprimer librement n’est pas garanti », a-t-elle déclaré, avec raison.
Adèle Cottereau