Dans une lettre adressée au Premier ministre australien Scott Morrison, fin août dernier, l’archevêque de Sydney, Anthony Fisher, a exprimé son inquiétude et s’est dit « profondément troublé » par l’accord sur les vaccins conclu entre l’Australie et AstraZeneca [laboratoire pharmaceutique NDLR] ».
La source de ce malaise : le vaccin en question utilise une lignée cellulaire fœtale issue d’un avortement, ce qui « crée un ‘dilemme éthique’ pour les chrétiens », avertit le prélat.
La lettre est d’ailleurs co-signée par « des chefs religieux anglicans et grecs orthodoxes ».
Dans le courrier, l’archevêque demande au premier ministre « de s’assurer que, si le vaccin développé par les chercheurs de l’Université d’Oxford est déployé en Australie, il ne sera pas rendu obligatoire ». Et il l’appelle à rechercher « d’autres candidats vaccins éthiques ».
Or, Scott Morrison avait envisagé de le rendre obligatoire pour les 25 millions de citoyens australiens, « avant de revenir sur sa position ». L’accord prévoit de proposer le vaccin gratuitement à l’ensemble de la population.
Un porte-parole du gouvernement a répondu, à travers un communiqué à l’AFP, que le Premier ministre « respecte les vues des nombreuses communautés religieuses d’Australie et comprend les problèmes qui sont soulevés ».
« Le gouvernement investit dans la recherche et la technologie qui, nous l’espérons, produiront une gamme de vaccins qui conviendront au plus grand nombre d’Australiens possible », a-t-il ajouté.
Parmi ceux-ci se trouve le candidat vaccin de l’Université du Queensland, qui, lui, ne contient pas de lignées cellulaires fœtales et a reçu un financement gouvernemental de 5 millions de dollars australiens.
Un vaccin potentiel actuellement en phase 1 quand le vaccin de l’Université d’Oxford a déjà atteint la phase 3…L’éthique et le respect de la vie remporteront-ils cette course folle ?
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Adèle Cottereau
https://medicalxpress.com/news/2020-08-australian-archbishop-deeply-oxford-vaccine.html
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