Dans une tribune percutante, 80 parlementaires (députés et sénateurs) appartenant au groupe politique Les Républicains, partagent leurs inquiétudes sur les conséquences dramatiques de la loi de bioéthique.
Ce texte, publié dans Le Figaro mi-février, a été écrit à l’initiative de Patrick Hetzel, député LR du Bas-Rhin, et des présidents des groupes LR à l’Assemblée et au Sénat, Damien Abad et Bruno Retailleau. En voici quelques extraits.
“(…)les Français ont le droit de savoir que le projet voté par l’Assemblée nationale ne porte pas simplement sur une question technique liée à la PMA, mais qu’il réalise aussi une réforme générale de la filiation”, avertissent le signataires.
“En effet, le projet de l’Assemblée crée un nouveau mode d’établissement de la filiation fondé sur une déclaration conjointe anticipée de deux femmes devant notaire. Cette démarche, qui vaut reconnaissance de l’enfant qui sera conçu par PMA avec donneur de sperme, permet aux déclarantes d’être inscrites comme mères sur l’acte de naissance de l’enfant”, expliquent-ils.
Autre aspect préoccupant : “(…) le projet envisage la création d’embryons génétiquement modifiés, de chimères homme-animal et de gamètes artificiels. La disposition actuelle de notre droit selon laquelle «la création d’embryons transgéniques ou chimériques est interdite» est tout simplement supprimée.”
“(…) une fois ouverte la phase d’expérimentation et d’apprentissage, la suite serait nécessairement la naissance d’êtres humains modifiés en vue de faire naître des enfants indemnes des maladies visées”, s’inquiètent les parlementaires.
Ils interrogent : “Les embryons chimères, eux, seraient autorisés sous la forme animal-homme: la loi autoriserait l’adjonction de cellules embryonnaires humaines à l’embryon animal, sous prétexte de parvenir à développer des organes humains dans l’embryon puis le fœtus animal. Mais à quel prix ? Quel monde voulons-nous pour demain? Jusqu’où irons-nous après-demain ?”
“Alors que le principe de précaution s’applique constitutionnellement à la santé, n’est-il pas grand temps de le mettre en œuvre aussi pour l’être humain afin que les mêmes erreurs n’aient pas les mêmes effets, cette fois-ci sur l’espèce humaine?”
Les signataires de la tribune soulignent qu’une “ telle réforme ne peut être imposée dans les conditions actuelles, alors que les Français ne sont pas suffisamment informés et que l’ensemble du texte suscite une vive opposition entre les chambres du Parlement”
“Nous, députés et sénateurs de la République française, demandons en conséquence au gouvernement le report de la commission mixte paritaire à la fin de l’état d’urgence sanitaire”, concluent-ils.
Adèle Cottereau
Photo de DdN Paris manifestation contre les lois de bioéthique
