Jusqu’à présent, l’avortement était illégal dans une Thaïlande à majorité bouddhiste et donc opposée à cette pratique barbare, car considérée comme une violation d’un principe fondamental de l’enseignement bouddhiste : l’interdiction formelle de tuer, car c’est « refuser à une âme la possibilité de se réincarner ».
Or, le gouvernement thaïlandais vient de prendre des mesures pour légaliser l’avortement jusqu’à la douzième semaine de grossesse, le cabinet proposant deux amendements à la loi interdisant l’avortement, sauf en cas de viol ou si la vie de la femme est en danger.
Si le projet de loi du gouvernement est adopté par la Chambre des représentants au début 2021, les femmes qui « insistent pour interrompre leur grossesse » pourront le faire au cours des trois premiers mois de grossesse.
Rachada Dhanadirek, porte-parole du gouvernement, a justifié la nouvelle proposition de loi en arguant que celle-ci « soutiendra et protégera les droits des femmes et de leurs enfants à naître et supprimera les motivations des femmes à rechercher des avortements illégaux, qui ne sont pas sûrs ». Évidemment, elle n’a pas expliqué en quoi la légalisation de l’avortement protégerait de manière égale les « droits des enfants à naître »… Elle aurait bien du mal à trouver un argument valide !!
Les pro-avortement, qui ont fait pression pour ce changement en affirmant que les avortements illégaux sont inévitables et dangereux, célèbrent cette décision.
Comme Somchai Kamthong, porte-parole du Planning Familial thaïlandais, qui a osé déclarer que la décision du gouvernement aidera les femmes à envisager l’avortement car « cela facilitera leur décision ».
D’autres militants de l’avortement, sans surprise, ne sont toujours pas satisfaits et prévoient de continuer à faire pression pour un régime d’avortement sans restriction et sans limite de temps.
Du côté pro-vie, des réactions sont attendues de la part des dirigeants chrétiens thaïlandais, ainsi que des représentants bouddhistes.
Sous la pression incessante des organisations internationales, le gouvernement thaïlandais semble néanmoins déterminé à aller de l’avant. Les deux amendements ont été soumis au Parlement, où ils devraient être votés facilement.
Il y a donc malheureusement de très fortes probabilités que l’avortement soit définitivement légal en Thaïlande d’ici février 2021.
Adèle Cottereau
Photo : Drapeau de Thaïlande Image par Ruediger Strohmeyer de Pixabay