De nouvelles directives émises par l’Académie suisse des sciences médicales mettent en place des restrictions concernant le suicide assisté de personnes…en bonne santé.
Rien de plus logique…mais pas pour tout le monde, malheureusement, comme la Pegasos Swiss Association qui accepte les demandes d’aide à la mort volontaire même de personnes qui ne sont pas en phase terminale.
En mai 2022, l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) avait publié des lignes directrices sur le suicide assisté. Appelées Management of Dying and Death, ces instructions ont d’abord été rédigées en 2018 puis modifiées en 2021 en raison du débat houleux qui s’est développé sur cette question.
Il faut rappeler que le suicide assisté est légal en Suisse depuis les années 1940, à condition que les personnes commettent elles-mêmes l’acte final et que les personnes qui les prennent en charge n’aient aucun intérêt à leur mort. Aujourd’hui, les suicides assistés représentent environ 1,5 % des 67 000 décès enregistrés en moyenne chaque année.
Les nouvelles directives stipulent que « le suicide assisté pour les personnes en bonne santé n’est pas médicalement et éthiquement justifiable ». A contrario, ceux qui veulent mettre fin à leurs jours doivent prouver que leur souffrance est « insupportable » et que « d’autres options ont échoué ou ont été rejetées […] comme déraisonnables ».
D’un point de vue pratique, avant de prendre la décision finale, les patients doivent avoir deux rendez-vous -minimum- avec un médecin, à au moins deux semaines d’intervalle, pour des « discussions approfondies » permettant de s’assurer que leurs souhaits soientt « réfléchis et durables ».
Bien que les nouvelles directives ne soient pas juridiquement contraignantes, elles feront partie du code de déontologie auquel les médecins suisses devront désormais adhérer.
Il s’agit d’une tentative de freiner la vague observée en Suisse ces derniers mois, témoignant d’un succès autour des programmes d' »escorte de la mort ».
Comme il fallait s’en douter, les organisations de « suicide assisté » du pays, ont fortement exprimer leur désaccord dans une déclaration commune, dénonçant « que les directives sont légalement interdites et rendraient plus difficile l’aide à ceux qui veulent mettre fin à leurs jours. »
Evidemment, cela reflète bien la peur du “manque à gagner” de ces organisations libres de tout scrupule et de toute éthique….
Adèle Cottereau
Source : https://ifamnews.com/en/assisted-suicide-switzerland-holds-back
Photo drapeau Suisse