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Mexique : l’objection de conscience en danger !

Nous nous souvenons tous du choc de la décriminalisation de l’avortement dans ce pays si catholique quand, début septembre, la Cour Suprême de Justice du Mexique a déclaré inconstitutionnelles les lois des États qui punissaient l’avortement d’une peine d’emprisonnement.

Désormais, les femmes enceintes pourront recourir « à l’avortement sur décision d’un juge ».

C’est-à-dire, comme l’explique Alex Alí Méndez, avocat constitutionnel et expert des questions d’avortement : « La femme doit demander (aux services de santé) de pratiquer l’avortement, et s’ils le lui refusent, elle peut se présenter devant un juge et déposer un recours. Le juge aura désormais le pouvoir d’ordonner que l’avortement soit pratiqué. »

Mais la Cour Suprême de Justice va encore plus loin : le lundi 20 septembre, elle a déclaré « invalide » un article de la loi générale sur la santé qui consacre l’objection de conscience, au motif qu’il était « vague » et portait « atteinte aux droits des patients, en particulier des femmes et des femmes enceintes ». Huit magistrats ont voté cette invalidation sur onze, comme le rapporte le site spécialisé Gènéthique.

Les juges se sont ensuite réunis le 21 septembre afin de définir « les lignes directrices minimales pour l’exercice de l’objection de conscience du personnel médical ».

Le Congrès doit désormais légiférer.

« Il doit y avoir une régulation qui protège le droit des personnels de santé, mais qui offre également une sécurité juridique aux usagères pour que leurs droits ne soient pas restreints », commente le constitutionnaliste Alex Alí Méndez.

L’objection de conscience, dernier rempart contre l’avortement pour de nombreux médecins est maintenant en danger.

Rappelons qu’en Amérique latine, l’avortement est désormais légal en Uruguay, à Cuba, en Argentine. Tandis que le Salvador, le Honduras, le Nicaragua, la République dominicaine et Haïti ne le permettent sous aucun prétexte.

Dans les autres pays de la région, il n’est autorisé qu’en cas de viol ou de mise en danger de la femme enceinte, ou encore de non-viabilité du fœtus.

                                                                        Adèle Cottereau

Sources :https://www.journaldemontreal.com/2021/09/30/avortement-au-mexique-la-longue-attente-des-femmes-qui-vivent-la-peur-au-ventre

https://www.genethique.org/ivg-au-mexique-lobjection-de-conscience-remise-en-cause/

Photo : manifestations pro-vie au Mexique

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