Menu Fermer

Loi euthanasie : le sens profond des mots

En pleine actualité concernant l’examen en séance publique de la « proposition de loi fin de vie » à l’Assemblée nationale, le journaliste Paulin Césari, alerte dans une tribune au Figaro, sur la déconnexion entre les mots employés et la réalité de l’acte légalisé.

En effet, souligne-t-il, « les définitions des mots ‘meurtre’ et ‘assassinat’, aussi surprenant que cela puisse paraître, semblent décrire précisément ce que sont l’euthanasie ou le ‘suicide assisté’ ».

Il rappelle d’abord qu’au sens du Dictionnaire de l’Académie, « un meurtre est un ‘homicide volontaire ; une mort infligée délibérément à un être humain’ », et qu’« un assassinat est un ‘homicide volontaire commis avec préméditation’ ». Or, note-t-il, « tout se passe comme si les mots ‘meurtre’ et ‘assassinat’ étaient soigneusement bannis de tout débat touchant à l’euthanasie ». Cette occultation lexicale, loin d’être anecdotique, « permet de déguiser sous les oripeaux de la dignité et du libre choix un acte qui n’en reste pas moins un homicide volontaire ».

Ainsi, à travers ces mots, c’est tout le langage officiel qui vacille : comment légiférer sur la « fin de vie » sans nommer « ce que l’on fait », interroge le journaliste ?

Paulin Césari poursuit : « En quoi le fait qu’un meurtre soit demandé par celui qui en sera la victime cesserait-il d’être un meurtre ? » Et il insiste sur la nécessité de nommer la réalité sans fléchir : « La question ici n’est pas de savoir si l’on est pour ou contre l’euthanasie, mais de savoir si l’on sait de quoi on parle quand on parle ».

En point d’orgue, il avertit que, sans cette précision, on risque d’« ajouter au malheur du monde » en légiférant dans l’imprécision.

Car, au-delà de la simple question sémantique, Paulin Césari souligne l’enjeu politique et moral qui se cache derrière cette législation : « Avant de savoir s’il est permis ou non de faire telle ou telle chose, encore faut-il que la chose ait été définie et précisément nommée. » Sans cette rigueur initiale, la loi prend le risque de s’ériger en machine à légitimer des pratiques contraires à l’éthique la plus élémentaire, confortant ainsi une « rupture anthropologique majeure » où la compassion cède devant la tentation de l’abandon.

Enfin, l’auteur de la tribune insiste sur la responsabilité collective qu’impose toute législation portant atteinte à la vie : « Les élus devront alors décider s’il est permis ou non d’occire son prochain comme soi-même. » En reniant le sens véritable des mots, le législateur court le danger de piétiner la dignité humaine et d’installer dans le droit un précédent aux conséquences potentiellement vertigineuses. Par ces termes, Paulin Césari nous rappelle que la défense de la vie commence par la clarté du langage, et qu’une nation ne peut prétendre respecter ses citoyens qu’à condition de nommer la vérité et de la placer au cœur de ses lois.

 À l’heure où l’on propose la mort comme solution, il devient essentiel de rappeler que la force que les mots portent en eux, pouvant, s’ils sont vidés de leur sens, ouvrir la voie à des dérives irréversibles.

Adèle Cottereau

 

Source : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/paulin-cesari-euthanasie-suicide-assiste-des-permis-de-tuer-20250427

Photo: Adobe Stock

Recommandés pour vous