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Le Parlement britannique légalise l’euthanasie

Par un vote de 330 à 275 voix, le Parlement britannique a avancé une proposition de loi très controversée sur “l’aide au suicide”, le « Terminally Ill Adults (Endof Life) Bill », qui permet aux médecins d’euthanasier leurs patients sous certaines conditions.

 Pourtant, l’issue du vote n’était pas claire à l’avance, car le projet de loi était très contesté et se heurtait à l’opposition de tous les partis. Le vote a été considéré comme une question de conscience, ce qui signifie que les députés n’étaient pas censés voter selon la position de leur parti. Par exemple, l’ancien chef de file des conservateurs, Rishi Sunak, a voté en faveur de la mesure, tandis que la nouvelle chef de file du parti conservateur et chef de l’opposition, Kemi Badenoch, a voté contre. 

Le projet de loi, présenté pour la première fois par la députée travailliste Kim Leadbeater, permet aux adultes dont on estime qu’ils ont moins de six mois à vivre de se donner la mort avec l’aide de médecins. Selon la législation proposée, deux médecins et un juge doivent
approuver chaque cas.

Le projet de loi va maintenant passer à la troisième lecture – les étapes de la commission et du rapport – où il sera examiné plus en détail par la Chambre des communes et la Chambre des Lords. Le projet de loi, avec tous les amendements éventuels ajoutés au cours de cette
étape, sera alors à nouveau voté par le Parlement. Ce processus ne débutera pas
avant avril 2025.
 

Au cours du débat qui a précédé le vote, le député conservateur Danny Kruger a déclaré courageusement que les personnes privées de leurs droits devaient être protégées contre l’euthanasie et que le Parlement devait être leur garde-fou. 

Voici ses propos : « Nous sommes les personnes qui protègent les plus vulnérables de la
société, et pourtant nous sommes sur le point d’abandonner ce rôle
»,
a-t-il regretté. « Le Rubicon était un tout petit ruisseau, Monsieur le Président, mais de l’autre côté se trouve un monde très différent, un monde pire avec une idée très différente de la valeur
humaine : l’idée que notre valeur individuelle réside dans notre utilité, que nous n’avons de valeur que tant que nous sommes utiles – pas un fardeau, pas un coût, pas un gâchis
».

 Sir Edward Leigh, un autre député conservateur, a déclaré au cours du débat : « […] Quel type de société sommes-nous ? Sommes-nous une société qui aime la vie, qui aime notre système national de santé, qui aime les soins (…) ? Ou sommes-nous une société qui croit que le désespoir existe ? Je voterai donc pour l’espoir à 230 ans, et je voterai contre ce projet de loi ».

 La députée travailliste Florence Eshalomi a également prononcé un discours passionné contre la proposition de loi, montrant ainsi que l’opposition au projet de loi dépassait les clivages traditionnels des partis : « Madame la vice-présidente, nous devrions aider les gens à vivre confortablement, sans douleur et selon leurs propres conditions, avant d’envisager de faciliter leur mort »,a-t-elle déclaré.

 Enfin, l’évêque catholique John Sherrington,responsable des questions d’éthique pour l’Angleterre et le Pays de Galles, a réagi au vote en déclarant que le projet de loi était « vicié dans son principe » :« Nous sommes déçus que les députés aient voté en faveur du projet de loi sur les adultes en fin de vie (Terminally Ill Adults (End of Life) Bill). Nous pensons que ce projet de loi est erroné dans son principe et qu’il contient des clauses particulières qui sont préoccupantes. Nous demandons à la communauté catholique de prier pour que les membres du Parlement aient la sagesse de rejeter ce projet de loi à un stade ultérieur de son évolution.

En plus d’être opposés au principe du suicide assisté, nous sommes particulièrement
préoccupés par les clauses du projet de loi qui empêchent les médecins
d’exercer correctement leur objection de conscience, qui offrent une protection
inadéquate aux hospices et aux maisons de soins qui ne souhaitent pas
participer au suicide assisté et qui permettent aux médecins d’entamer des
conversations sur le suicide assisté.
(…)Nou savons exprimé l’avis, au cours de ce débat, qu’une véritable compassion implique d’accompagner ceux qui ont besoin de soins, en particulier pendant la maladie, le handicap et la vieillesse. La vocation aux soins est au cœur de la vie de tant de personnes qui s’occupent de leurs proches et est le signe d’une société véritablement compatissante. Il est essentiel que nous nourrissions et renouvelions l’appel inné qu’ont de nombreuses personnes à s’occuper des autres avec compassion.

 Il reste vrai que l’amélioration de la qualité et de la disponibilité des soins palliatifs constitue le meilleur moyen de réduire la souffrance en fin de vie. Nous continuerons à plaider en ce sens et à soutenir ceux qui travaillent sans relâche pour soigner les mourants dans nos hospices, nos hôpitaux et nos maisons de retraite », a conclu le prélat. 

                                                   
                                                Adèle Cottereau

  Sources :https://reinformation.tv/parlement-britannique-vote-euthanasie-vite/

 https://www.lifesitenews.com/news/breaking-uk-parliament-votes-in-favor-of-bill-allowing-doctors-to-kill-their-patients/?utm_source=featured-news&utm_campaign=catholic

Photo: Parlement  et drapeau Anglais  (stock)

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