Déjà plusieurs voix, dont celle si influente du Planning Familial, se font entendre pour que la mesure « exceptionnelle » et « d’urgence » prise récemment par le ministère de la Santé continue à l’issue du confinement…
Et ces mesures ne sont pas des moindres, puisqu’il s’agit de l’allongement du délai pour pratiquer des avortements médicamenteux, passant de 7 à 9 semaines d’aménorrhées, pendant toute la durée du confinement.
« Il est hors de question que l’épidémie de Covid-19 restreigne le droit à l’avortement dans notre pays », avait martelé le ministre de la santé, Olivier Véran, lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le 1er avril. Il s’était alors « inquiété » de la chute du nombre d’avortements pratiqués depuis le début de la quarantaine.
Suite à la pression du Planning Familial et des groupes féministes, le gouvernement a alors décidé de faciliter l’avortement à domicile, à l’aide de pilules abortives et après une simple téléconsultation médicale, dans le but d’ « éviter de surcharger les hôpitaux en pleine crise sanitaire ».
L’association pro-vie Alliance Vita a rapidement réagi à la nouvelle : cette mesure « peut avoir des conséquences sanitaires et psychologiques importantes pour les femmes », s’alarme Caroline Roux, déléguée générale adjointe. Promouvoir ainsi l’avortement médicamenteux à domicile a une incidence sur la précipitation de la décision, et peut laisser entendre que c’est la solution privilégiée, tout en laissant les femmes dans une grande solitude. »
Un isolement qui a été d’ailleurs souligné par la Haute Autorité de santé, saisie pour avis le 10 avril.
Le Planning familial, ainsi que plusieurs associations militantes, ne s’arrêtent pas là, mais exigent d’aller encore plus loin. Selon leurs arguments, la baisse actuelle des demandes d’avortements annonce une future hausse de celles-ci lors du déconfinement, il s’agirait alors d’avortements dépassant le délai légal. Ce qui conduirait les personnes concernées à aller avorter chez nos voisins (Espagne, Angleterre) où les délais légaux sont plus longs – jusqu’à 16 semaines d’aménorrhées.
Le Planning familial exige donc un alignement des délais français sur ceux de ces pays, au moment du déconfinement ! Afin de « ne pas créer de discriminations entre celles qui pourront se payer un aller-retour à l’étranger et les autres » !
La Haute Autorité de santé a heureusement rejeté cette demande dans son avis du 10 avril, le corps médical dans son ensemble étant opposé à une telle pratique car « l’embryon change beaucoup entre 14 et 16 semaines d’aménorrhées », insiste le Pr Israël Nisand, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français.
Restons néanmoins vigilants, car la pression exercée par les ennemis de la vie à naître sur nos gouvernants reste très forte, surtout après leur dernière victoire !
Adèle Cottereau