Le lien entre l’avortement et la dépression est l’un des débats les plus controversés dans le domaine médical, et il est peu probable qu’une seule étude modifie le consensus américain sur la question.
Toutefois, selon une récente étude systématique et une méta-analyse publiées dans la revue BMC Psychiatry, plus de 34,5 % des femmes souffrent de dépression après un avortement, soit plus d’une femme sur trois.
Les résultats sont provisoires, car ils sont basés sur des régions géographiques plutôt que sur des pays, et ne couvrent pas toutes les régions. “Les continents de l’Amérique du Nord, de l’Amérique du Sud et de l’Antarctique n’ont pas été pris en compte en raison de la rareté des données disponibles », expliquent les auteurs de l’étude.
Les chercheurs ont constaté que la dépression post-avortement est plus fréquente dans la région de la Méditerranée orientale et en Asie. En outre, ils ont constaté que l’incidence de la dépression est nettement plus élevée dans les pays à revenu faible ou moyen (42,91 %) que dans les pays à revenu élevé (24,9 %).
« Cette disparité peut être attribuée au faible statut social des individus, qui peut empêcher l’accès à des ressources immatérielles telles que la sécurité, les opportunités et l’éducation, quel que soit leur niveau de revenu objectif lorsqu’ils résident en dessous des normes matérielles de la société », notent les chercheurs. « L’on peut penser que la perte de certains types de capital social contribue aux dysfonctionnements familiaux, aux problèmes de santé et aux troubles de l’humeur.”
Ces chiffres sont révélateurs compte tenu du rejet catégorique par les défenseurs de l’avortement aux États-Unis de l’idée que cette pratique peut entraîner des problèmes de santé mentale.
L’American Psychological Association (APA) affirme que « subir un avortement désiré n’entraîne pas de problèmes psychologiques significatifs, malgré les croyances contraires ». Mais l’avortement est-il souhaité par toutes les femmes dans le monde ? Selon le Guttmacher Institute, un groupe de réflexion sur le droit à l’avortement, « environ 121 millions de grossesses non désirées ont eu lieu chaque année entre 2015 et 2019. Parmi ces grossesses non désirées, 61 % se sont terminées par un avortement, ce qui se traduit par 73 millions d’avortements par an et environ 25 millions de femmes souffrant de dépression. »
Adèle Cottereau
Source : https://www.infocatolica.com/?t=noticia&cod=48258
Photo :femme en dépression Photo par Mohamed Hassan formulaire PxHere