En vertu de nouvelles lois draconiennes, l’Irlande du Nord vient de mettre hors-la-loi les hommes et les femmes pacifiques qui prient, organisent des veillées et distribuent des tracts pro-vie à moins de 250 mètres d’un centre d’avortement.
Depuis le 29 septembre dernier, est considéré comme un délit si les personnes cherchant à se faire avorter sont « gênées, influencées ou si elles sont victimes de harcèlement » dans les zones désignées, conformément à la loi de 2023 sur les services d’avortement (zones d’accès sécurisé) (Irlande du Nord). La sanction en cas d’infraction est une amende pouvant aller jusqu’à 500 livres sterling.
Selon les termes du projet de loi, le fait d’influencer « une personne protégée, directement ou indirectement » à l’entrée d’un établissement pratiquant l’avortement constitue une infraction.
Le ministère de la Santé a précisé que les zones d’accès sécurisé incluront les locaux protégés où les avortements sont fournis, ainsi que les espaces publics adjacents situés entre 100 m et 250 m des entrées ou des sorties des locaux protégés.
Bernadette Smyth, directrice de Precious Life, l’un des plus grands groupes pro-vie d’Irlande du Nord, condamne la nouvelle loi en ces termes : « Ces zones ont de graves répercussions sur les droits à la liberté d’expression et de réunion de TOUS les citoyens. Si les veillées de prière pro-vie peuvent être interdites et criminalisées, alors les discours publics, les rassemblements ou les manifestations sur tout autre sujet peuvent également être interdits et criminalisés. La liberté d’expression refusée où que ce soit est une menace pour la liberté d’expression partout. Nous demandons instamment aux habitants d’Irlande du Nord de faire pression sur leurs députés afin d’obtenir du ministre britannique de l’intérieur qu’il précise que la prière dans tout espace public est toujours légale.”
Mme Smyth a ajouté : « Dans une société humaine, l’endroit le plus sûr pour un bébé devrait être le ventre de sa mère. Precious Life s’efforcera de créer des « zones de sécurité » pour tous les bébés à naître et leurs mères dans toute l’Irlande du Nord. Nous ne nous laisserons pas décourager par ces zones d’exclusion. Nous redoublerons d’efforts dans nos campagnes de sensibilisation du public pour exposer l’horrible réalité de ce que l’avortement fait à un bébé innocent dans le ventre de sa mère, ainsi que les dommages physiques et émotionnels que l’avortement cause aux femmes ».
L’Assemblée d’Irlande du Nord avait déjà adopté la loi sur les zones d’accès sécurisé à l’avortement le 24 mars 2022. Toutefois, cela avait été initialement retardé par l’intervention du procureur général d’Irlande du Nord, Brenda King.
Cette dernière a estimé qu’il était disproportionné de fustiger les militants pro-vie qui entendent exprimer leur opposition non violente à l’avortement.
Dans une déclaration, elle avait jugé que la nouvelle loi sur l’avortement constituait « une ingérence proportionnée dans les droits de l’homme de ceux qui souhaitent exprimer leur opposition aux services d’avortement en Irlande du Nord ».
Mais malgré cela, la Cour suprême a décidé le 7 décembre 2022 que le projet de loi ne constituait pas une « ingérence disproportionnée » dans les droits des manifestants.
Cette loi liberticide fait suite à la légalisation de l’avortement en Irlande du Nord en 2019.
Adèle Cottereau
