Le 22 octobre dernier, la loi légalisant l’avortement-ainsi que le mariage homosexuel- en Irlande du Nord, dernier bastion de résistance, avait été votée sur décision du Parlement britannique à Londres. C’est en effet Westminster qui gère les affaires courantes de la province, l’Irlande du Nord n’ayant pas de gouvernement exécutif depuis janvier 2017 suite à un scandale politico-financier, explique le quotidien La Croix. Ce sera donc le gouvernement britannique qui aura pour charge d’introduire des règlements d’application de la nouvelle loi d’ici au 31 mars 2020.
Afin de définir ceux-ci, Londres a lancé une grande consultation « Un nouveau cadre réglementaire pour les services d’avortement en Irlande du Nord ».
Suite à cela, les évêques nord-irlandais ont réagi dans un communiqué publié le dix-sept décembre dernier, affirmant qu’« une loi civile qui légitime le meurtre direct et intentionnel d’êtres humains innocents au moyen de l’avortement méconnaît leur droit inviolable à la vie ».
Les prélats ont rappelé que « tous les chrétiens et personnes de bonne volonté sont consciencieusement tenus de ne pas coopérer formellement aux services d’avortement, même si le droit civil l’autorise ». « L’avortement direct et intentionnel est un acte injuste contre la vie humaine innocente d’un enfant à naître », ont-ils réaffirmé.
Les évêques ont aussi exigé le droit à « une objection de conscience » : le nouveau cadre réglementaire « devrait donner à tous les professionnels de la santé, y compris les sages-femmes, les infirmières et le personnel auxiliaire travaillant dans les hôpitaux, le droit de refuser de participer à tout aspect de la prestation des services d’avortement, ainsi qu’à l’acte direct et volontaire de l’avortement lui-même. »
Les évêques ont également exprimé leur ferme opposition à la fourniture de pilules abortives dans les lieux scolaires, ce « qui serait contraire à tout ce qu’une école catholique représente pour le respect de tous les citoyens et la promotion du bien commun. »
Enfin, les évêques ont insisté sur la nécessité d’une meilleure transmission d’informations sur « les risques encourus lors d’un avortement » et « les conditions mentales et physiques qui peuvent résulter d’un avortement », considérant que de nombreuses femmes ont recours à une interruption de grossesse « dans un état de panique » qui les conduit souvent à « prendre une décision prématurée. »
Un courage admirable de la part de ces évêques irlandais, dans une Europe où la majorité se tait et ferme les yeux face au crime de l’avortement.
Photo Droit de Naître de l’histoire de St Olivier Plunket archevêque Irlandais martyr du XVII
Adèle Cottereau