La France fait des émules. Mais pas dans la bonne direction.
En effet, il y a maintenant un an, notre pays est devenu le premier au monde à inscrire dans sa Constitution la « liberté garantie aux femmes » d’avorter, suite à l’approbation du texte par les deux chambres du Parlement.
L’Espagne sera le deuxième ?
La ministre espagnole de l’égalité, Ana Redondo, a en tout cas déclaré, lors d’un petit-déjeuner d’information organisé par Europa Press, qu’elle était disposée à étudier la possibilité d’inclure le droit à l’avortement dans la Constitution espagnole, à l’instar de l’hexagone. Elle a néanmoins précisé que ce débat ne devrait être ouvert que « lorsque les conditions opportunes et nécessaires seront réunies pour pouvoir le faire ».
Mme Redondo a souligné que cette mesure permettrait de « protéger les droits sexuels et reproductifs et, surtout, la liberté des femmes ». Toutefois, elle a ajouté qu’elle ne savait pas s’il existait actuellement un consensus suffisant pour entreprendre une réforme constitutionnelle de cette ampleur, étant donné que la procédure est « extrêmement complexe ».
La ministre a souligné la valeur de la loi sur les droits sexuels et reproductifs, approuvée lors de la dernière législature, la considérant comme une « bonne loi » qui doit encore être développée et appliquée dans tout le pays. « Nous devons développer la loi et, pourquoi pas, penser à une réforme constitutionnelle lorsque les conditions seront réunies », a-t-elle fait remarquer.
Le débat sur la constitutionnalisation du droit à l’avortement en Espagne a été encouragé par le parti de gauche, Sumar, qui a proposé de modifier la Grande Charte afin de garantir que ce droit soit « libre, informé, complet et universel ».
Cependant, pour inclure le droit à l’avortement dans la Constitution espagnole, il faudrait suivre la procédure de réforme constitutionnelle, ce qui représente un vrai parcours du combattant :
pprobation par la majorité des deux tiers du Congrès et du Sénat ; ratification par de nouvelles Cours (les Cours Générales doivent être dissoutes et des élections générales convoquées), référendum obligatoire….
Cette procédure est la plus complexe du système juridique espagnol, conçue pour modifier en profondeur la structure juridique du pays. Heureusement, ce n’est pas pour demain !
Adèle Cottereau
Source : https://www.infocatolica.com/?t=noticia&cod=51808
Photo: Wikipedia