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Clause de conscience : la liberté des médecins menacée

Depuis le 18 juillet 2025, le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) préconise la suppression de la clause de conscience spécifique au refus de pratiquer un avortement. En parallèle, il recommande de renforcer l’obligation de rediriger vers un praticien acceptant de réaliser l’acte « dans les plus brefs délais ».
Il s’agit ni plus ni moins d’une attaque délibérée contre la liberté de conscience, l’un des piliers éthiques du métier de soignant.

En effet, cette clause, inscrite depuis la loi Veil de 1975, protège les médecins qui refusent de pratiquer un avortement au nom de leur conscience morale. Ses détracteurs la jugent « juridiquement superflue » puisqu’il existerait déjà une clause de conscience générale. Mais pourquoi vouloir supprimer un droit redondant — sauf si le véritable objectif est d’en finir, à terme, avec toute possibilité de refus ?

Le discours du CNGOF rejoint celui du Planning familial, qui accuse cette clause d’être « culpabilisante » et de « freiner l’accès à l’avortement ». Une accusation qui révèle une logique inquiétante : ce n’est plus seulement l’avortement qu’il faut garantir, mais le refus de s’y opposer. Un médecin qui n’adhère pas à cette vision est soupçonné de stigmatiser, voire d’entraver. La liberté de conscience devient alors une faute morale.

Cette offensive s’inscrit dans un mouvement plus large de banalisation des actes mettant fin à la vie. Après la suppression du délai de réflexion, puis l’allongement du délai légal d’avortement, on prépare maintenant le terrain à une uniformisation forcée des pratiques médicales.
C’est le même mécanisme que celui observé dans les débats sur « l’aide à mourir » : d’abord encadrer strictement, puis élargir sans fin. Sous couvert de compassion, on efface les limites éthiques qui rappellent la valeur inaliénable de toute vie humaine.

Plutôt que de s’attaquer aux causes profondes qui conduisent tant de femmes à l’avortement — précarité, isolement, pression sociale, absence de soutien — le CNGOF choisit la facilité : réduire au silence les voix dissidentes. Or, prétendre que chaque avortement est un choix libre revient à nier la détresse de celles qui le subissent.

Supprimer la clause de conscience, c’est franchir une ligne rouge : celle où la médecine cesse de soigner pour obéir.

  Adèle Cottereau

 
Source : https://lesalonbeige.fr/clause-de-conscience-en-peril-le-college-des-gynecologues-cede-t-il-a-la-pression-militante/

Photo: Adobe Stock

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