Le Sénat canadien vient d’adopter un projet de loi qui pourrait entraîner une peine de dix ans de prison pour les militants pro-vie !
Concrètement, le projet de loi C-3 interdit à quiconque de tenter d’empêcher un médecin ou une infirmière « d’exercer ses fonctions » ou « d’entraver intentionnellement l’accès légal » à un hôpital ou à une clinique.
Ce qui peut entraîner l’interdiction des manifestations pro-vie à l’extérieur des établissements qui pratiquent l’avortement, participer à celles-ci pouvant être passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison.
Ce projet de loi avait été présenté à la Chambre des communes par le ministre du Travail Seamus O’Regan du Parti libéral le 26 novembre dernier, et vient d’être approuvé par les sénateurs, sans amendements ni modifications.
Selon le projet de loi C-3: « Commet une infraction quiconque, sans autorisation légale, entrave intentionnellement ou interfère avec l’accès légal d’une autre personne à un endroit où les services de santé sont fournis par un professionnel de la santé. »
Le texte stipule également : « Commet une infraction quiconque se livre à une conduite dans l’intention de provoquer un état de peur chez une personne afin de l’empêcher d’obtenir des services de santé d’un professionnel de la santé. »
Le projet de loi a été fortement critiqué par le directeur de l’association Campaign Life Coalition (CLC), David Cooke, comme celui qui utilise la « vieille tactique du parti libéral consistant à présenter deux propositions radicalement différentes au même moment – une populaire et une controversée – afin de saborder le débat et d’assurer l’adoption de la question la plus controversée. »
David Cooke a fait remarquer que le terme « interférence », reste flou.
« Est-ce que cela signifie conseiller une femme préoccupée par l’avortement à l’extérieur d’un hôpital ? Le conseiller de rue pourrait-il être accusé d’« ingérence » si cette femme annule son rendez-vous avec l’avorteur ? L’avorteur – qui vient de perdre sa prime – ne sauterait-il pas sur l’occasion pour porter plainte », s’interroge-t-il à juste titre.
Il devient de plus en plus difficile de défendre la vie dans ce pays qui se targue d’être “civilisé”…
Adèle Cottereau
Photo : drapeau du Canada