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Avortement : le Sénat en faveur de l’allongement du délai à 14 semaines

Le 7 juin dernier, au terme de l’étude en première lecture du « Projet de loi santé », Laurence Rossignol, sénatrice socialiste de l’Oise, a déposé un amendement d’un délai d’allongement de deux semaines concernant l’avortement. A la surprise générale, dans un Hémicycle presque vide, la loi a été adoptée par la vingtaine de sénateurs présents.
C’est ce que rapporte le quotidien La Croix dans un article publié le jour même.

Si le vote définitif a lieu, cela porterait donc à 14 semaines le délai de l’avortement.

Cette revendication provient bien sûr des associations féministes, tout particulièrement le Planning familial. La justification d’une telle mesure ? La soi-disant « injustice et inégalité  sociale de ces femmes  obligées  de payer leur avortement, hors délai, à l’étranger », a plaidé Laurence Rossignol. Selon les chiffres avancés par celle-ci, il s’agirait de 3.000 à 5.000 femmes (5 %) qui vont chaque année chez nos voisins anglais, espagnols et hollandais, où l’avortement est permis jusque 22 semaines.

On peut alors légitimement s’interroger : si, par exemple, un pourcentage minime de femmes va avorter à sept mois de grossesse, il faudra alors faire une loi d’exception ? Jusqu’où peut aller l’extension des « droits de la femme » ?

Car, une fois de plus, le statut d’embryon humain ne privilégie d’aucun droit ni de protection, au nom de la « justice sociale ».

Mais heureusement, des voix sensées s’élèvent contre ce projet de loi abominable, comme le président du Collège national des gynécologues et obstétriciens, Israël Nisand, qui s’insurge : «Tout d’abord, ce chiffre avancé de 3 000 à 5 000 femmes ne repose sur rien. Je demande qu’on me le prouve. (…) Et ensuite, le délai de 14 semaines d’aménorrhées (différent aux 14 semaines de grossesse stipulées par la nouvelle loi) qui a cours aujourd’hui correspond à une faisabilité tout d’abord technique. Au-delà, ce n’est plus du tout le même geste pour le médecin, ni le même risque encouru par la mère. » Selon le patricien,  les demandes qui interviennent au-delà du seuil légal correspondent « à des situations rares de déni de grossesse ou à des femmes qui changent d’avis ».

Suite à la votation, l’amendement a reçu un double avis négatif du ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et du président de la commission des affaires sociales, Alain Milon, sénateur LR de Vaucluse.

L’avenir de ce projet de loi semble donc fort heureusement compromis.

Adèle Cottereau


Source : Le Sénat allonge le délai légal d’interruption volontaire de grossesse
Photo : Benoit Brouillette – [CC BY 2.0]

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