Dans une lettre datant du 23 avril dernier, le ministre de la Santé Olivier Véran indique explicitement qu’en cas de recours tardif à l’avortement, c’est-à-dire au-delà de 12 semaines de grossesse, les médecins pourront désormais utiliser « la détresse psychosociale » comme motif d’avortement, si celle-ci met en péril la santé de la mère !
Franceinfo, qui relaie l’information, précise que par ce courrier, Olivier Véran répondait à plusieurs associations – comme le Planning familial – et une dizaine de parlementaires dont la sénatrice PS Laurence Rossignol, qui réclamaient un allongement du délai légal en passant de 14 à 16 semaines d’aménorrhée, comme cela a été fait récemment pour les avortements médicamenteux.)
L’objectif avancé par le ministre de la Santé est d’offrir un peu de « souplesse » pour « s’assurer que toutes les femmes puissent trouver une solution d’accès à l’IVG durant cette période » de confinement. Quel merveilleux prétexte ce confinement, pour faire passer des lois ignobles !
Sarah Durocher, co-présidente du Planning familial, ose se plaindre : actuellement, déplore-t-elle, « nos partenaires associatifs et professionnels de santé font le constat que les centres d’avortement sont vides ». Alors que chaque année, « 220 000 avortements sont pratiqués en France », ajoute-t-elle.
Quant à la question de l’allongement du délai légal de l’avortement réclamé par les mêmes associations, Olivier Véran se dit « sensible »à ce « sujet de société » mais l’estime « trop important pour être traité dans l’urgence ».
La Haute autorité de la Santé avait déjà donné son feu vert à l’allongement du délai des avortements médicamenteux de sept à neuf semaines d’aménorrhée, et la possibilité pour les médecins et les sages-femmes de les prescrire et de les suivre en téléconsultation.
Ce n’est que partie remise pour ce qui concerne l’allongement du délai de l’avortement en général…
Adèle Cottereau