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Avortement dans la Constitution, une atteinte de plus à la liberté de penser

Dans une tribune pour le Journal Du Dimanche (JDD), la philosophe Chantal Delsol analyse les risques d’une constitutionnalisation de l’avortement.

« L’idée d’introduire la liberté de l’avortement dans la Constitution n’est pas nouvelle, commence-t-elle par rappeler, mais elle connaît un regain de faveur après la décision de certains États américains de limiter parfois drastiquement, voire d’interdire, la pratique de l’avortement. »

Pourtant, en France, aucun parti ne revendique que soit « limit[é] ou abol[i] le droit à l’avortement ». Dès lors, « constitutionnaliser l’avortement relève plutôt du symbole : il faut montrer au monde que nous autres Français, héritiers des Lumières, considérons qu’il s’agit là d’un droit inaliénable, comme celui de penser ou de parler librement ».

Pourtant, « ce faisant, c’est le contraire que l’on prépare », met en garde Chantal Delsol : « nul n’aura plus le droit d’être en désaccord avec l’avortement, qui ne constituera plus une option de la tolérance, mais une obligation de la bien-pensance ».

« Il est déjà très mal vu non seulement de développer des arguments opposés à l’avortement, mais même de proposer des restrictions ou des conditions – cela deviendra carrément impossible », avertit la philosophe.

Son inscription dans la Constitution fera des opposants à l’avortement « des factieux et des coupables », insiste-t-elle, anticipant déjà les « tirades autosatisfaites [qui] vont accompagner cette décision qui ne sera rien d’autre qu’une restriction de plus dans la liberté de penser ».

Et de conclure : « Dans un pays libre comme le nôtre, on doit pouvoir discuter pour savoir si l’embryon est ou non une personne humaine, et donc si l’avortement tue une personne ou élimine un bout de chair – on doit pouvoir penser que l’IMG (interruption médicale de grossesse, qui peut intervenir quelques heures avant la naissance) est clairement un infanticide. La plupart de nos concitoyens, ayant abandonné le christianisme, ne sont pas gênés par l’infanticide dans ces cas extrêmes », regrette-t-elle.

                                                 Adèle Cottereau

Source : https://www.lejdd.fr/societe/ivg-dans-la-constitution-une-restriction-de-plus-dans-la-liberte-de-penser-141396

Photo de DDN prisse de l’Assemblée nationale

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