Ce fut une agréable surprise : lors d’un entretien accordé à l’hebdomadaire Elle fin juin dernier, Emmanuel Macron avait manifesté clairement son opposition à l’allongement de 12 à 14 semaines de grossesse du délai d’accès à l’avortement, se disant « pas favorable » à cette mesure.
La semaine suivante, invité de « Votre instant politique » sur France Info, le patron du groupe LREM à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, a au contraire réitéré son soutien à cette proposition de loi. Par le fait, il a exprimé son « désaccord » avec le président de la République, confirmant sa volonté de faire voter cette mesure : « Nous savions qu’Emmanuel Macron n’y était pas favorable », a encore déclaré Christophe Castaner. « Il nous arrive d’avoir des approches pas totalement identiques avec le président de la République, et nous en parlons ensemble », a-t-il continué.
Déjà en octobre dernier, le groupe LREM de l’Assemblée nationale avait voté en faveur d’un texte portant cette modification. Le projet de loi fut adopté par l’Assemblée nationale en première lecture, au terme de débats houleux. Avant d’être finalement rejeté quelques mois plus tard au Sénat et retiré par le groupe socialiste de son ordre du jour alors qu’il devait être discuté en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, ceci grâce à l’« obstruction parlementaire massive des LR avec plus de 400 amendements en 2e lecture ».
« Il faut que ce texte chemine, et s’il revient à l’Assemblée nationale, nous voterons conformément à ce que nous avions voté », conclut l’ancien ministre de l’Intérieur.
De fait, la proposition de loi pourrait être inscrite à l’ordre du jour du Palais-Bourbon par le groupe LREM via une niche parlementaire prévue en décembre, la majorité voulant à tout prix faire voter cet allongement du délai d’avortement avant la fin de la mandature.
Restons donc vigilants, la victoire finale contre cette loi mortifère n’est pas encore remportée!
Adèle Cottereau
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Photo : Assemblée nationale Image par David Mark de Pixabay