Les chiffres viennent de tomber, froids, implacables.
En 2024, 251 270 interruptions volontaires de grossesse ont été pratiquées en France. C’est 7 000 de plus qu’en 2023.
Année après année, la courbe monte — et avec elle, un triste constat : la banalisation de l’avortement s’installe au cœur de la société française, comme si donner la mort à l’enfant à naître était devenu un geste ordinaire, un simple “soin de santé”.
Selon la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), le taux de recours atteint 17,3 pour mille femmes âgées de 15 à 49 ans, en hausse dans toutes les tranches d’âge.
La catégorie la plus touchée est celle des 25 à 29 ans, avec près de 30 avortements pour 1 000 femmes. Même les femmes plus mûres y ont recours davantage, signe d’une crise sociale et morale bien plus large que la simple question de la “liberté de choix”.
Si le nombre d’avortements chez les mineures a légèrement baissé par rapport à il y a dix ans, cela ne compense en rien la tendance générale : jamais la France n’a autant supprimé de vies humaines à naître.
Les chiffres régionaux confirment la dérive : la région Provence-Alpes-Côte d’Azur reste en tête avec un taux de 23,1 ‰, presque le double des Pays de la Loire (12,4 ‰).
Dans l’Aude, le taux grimpe à 24 ‰, et dans le Lot-et-Garonne à 20,9 ‰.
Ces chiffres révèlent que l’avortement frappe plus durement les zones où la précarité économique et morale est plus forte — un cri silencieux des femmes abandonnées, mal accompagnées, mal informées.
Autre donnée inquiétante : 80 % des IVG sont désormais médicamenteuses, et 45 % ont lieu hors des établissements de santé.
Depuis 2005, la loi autorise cette pratique à domicile. On parle de “liberté”, mais c’est souvent une solitude médicale et psychologique. Derrière les murs, des milliers de femmes vivent le drame d’une fausse autonomie, seules face à la douleur et à la culpabilité.
Et pendant ce temps, le Planning familial réclame encore “plus de moyens”, au nom d’un prétendu “droit fondamental” à avorter.
« Si une femme décide d’avorter, elle le fera », a déclaré Sarah Durocher, présidente du Planning familial.
Une phrase glaçante, qui dit tout de l’idéologie dominante : il ne s’agit plus d’aider les femmes, mais de légitimer la suppression de l’enfant comme un acte inévitable.
Plutôt que de soutenir la maternité, d’encourager la responsabilité ou d’offrir une aide concrète aux plus fragiles, on institutionnalise la fuite, on industrialise la mort prénatale.
L’extension du délai légal à 14 semaines de grossesse depuis 2022 n’a fait qu’aggraver la situation. À chaque “réforme”, on recule un peu plus la frontière du respect de la vie.
Une femme sur trois en France avorte au moins une fois dans sa vie.
Comment ne pas s’interroger sur la détresse invisible derrière ces chiffres ?
Adèle Cottereau
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