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Avortement en France : une banalisation inquiétante derrière les chiffres

En 2024, la France a enregistré 251 270 avortements, soit 7 000 de plus qu’en 2023. Le taux atteint désormais 17,3 avortements pour 1 000 femmes, un record depuis trente ans. Derrière ces chiffres, se cache une réalité glaçante : l’avortement devient un acte ordinaire, facilité, promu, presque désincarné.

L’évolution est frappante : 80 % des avortements sont désormais médicamenteux, contre 31 % en 2000. Autrement dit, la majorité des avortements se fait aujourd’hui à domicile, sans suivi médical étroit, souvent dans la solitude et la détresse. En parallèle, 45 % des avortements sont réalisés hors établissement de santé. Une « liberté » qui isole davantage les femmes, et banalise un geste dont les conséquences physiques et psychologiques sont bien réelles.

Les défenseurs du « droit à l’avortement » ont célébré en mars 2024 son inscription dans la Constitution française, comme un symbole de progrès. Mais cette décision a-t-elle aussi contribué à banaliser l’avortement ? Les chiffres semblent bien le confirmer. Le discours politique et médiatique gomme la dimension tragique de cet acte : la suppression d’une vie humaine, souvent vécue dans le silence et le regret.

Pourtant, même les partisans de l’avortement reconnaissent que des arrêts maladie sont parfois nécessaires après l’avortement, « pour des raisons physiques ou psychologiques ». Une proposition de loi déposée en septembre par plusieurs députés socialistes vise à supprimer le délai de carence de trois jours pour ces arrêts. Une reconnaissance implicite : avorter n’est pas anodin. Le corps et le cœur en portent la trace.

Loin des slogans, les témoignages de femmes rappellent une autre vérité : « Ce n’était pas mon choix, mais ma peur ». Peur d’être seule, peur du regard, peur de l’avenir. Une société qui présente l’avortement comme une solution simple refuse d’entendre cette souffrance.

Aujourd’hui, plus d’une femme sur deux connaîtra un avortement au cours de sa vie féconde. Mais combien auraient choisi autrement si elles avaient été accompagnées, soutenues, écoutées ? Face à cette dérive, plus que jamais, il est de notre devoir de redire la valeur de chaque vie, celle de l’enfant à naître comme celle de sa mère.

 

  Adèle Cottereau

 

Sources : https://genethique.org/251-270-ivg-en-2024-une-pratique-banalisee-mais-pas-anodine/

https://www.la-croix.com/sante/avortement-la-part-des-ivg-medicamenteuses-a-progresse-en-2024-20250924 

Photo: Adobe Stock

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