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« Prévenir le suicide ou légitimer la mort ? » : le cri d’alarme de 600 professionnels de la santé

Le vingt-sept mai 2025, plus de 600 professionnels de la santé mentale – psychologues, psychiatres et psychanalystes – ont signé une tribune dans les colonnes du Figaro, exprimant leur vive inquiétude face à la proposition de loi Falorni.

Rappelons que celle-ci vise à inclure les « souffrances psychologiques » parmi les critères d’accès à la mort provoquée. Pour les signataires, il s’agit d’une contradiction majeure : prétendre prévenir le suicide tout en légitimant l’interruption volontaire de vie revient, selon eux, à miner les fondements éthiques du soin.

Les auteurs s’interrogent : « Comment soutenir nos patients contre la pulsion de mort qui les traverse, tout en validant que, pour certains, le passage à l’acte serait une solution ? »
Une telle posture affaiblirait leur mission de soutien et risquerait d’envoyer un message déstabilisant aux plus fragiles : « En autorisant l’euthanasie et le suicide assisté, la société envoie un message terrible : certaines vies ne mériteraient plus d’être vécues. Pour ceux qui vacillent déjà, ce signal peut suffire à les faire basculer. C’est une ligne rouge que nous ne devons pas franchir », mettent-ils en garde.

La tribune met en garde contre une scission pernicieuse : celle entre des souffrances dignes d’accompagnement et d’autres perçues comme « irréparables », justifiant la suppression de la personne qui les endure. Or, pour les signataires, toute souffrance mérite un espace de parole, de soins et d’humanité.

Ils rappellent si justement: « Nous le savons : le désespoir est un état temporaire, parfois long, mais jamais une fatalité. Nous avons vu des patients sombrer puis retrouver goût aux liens et au monde. Mais combien, si l’euthanasie devient un droit, renonceront avant même d’avoir eu le temps de ce travail ? »

Leur expérience clinique témoigne que nombre de patients, ayant envisagé la mort, ont finalement retrouvé une place vivante dans le tissu social. Légaliser la mort provoquée reviendrait, selon eux, à normaliser l’idée qu’une vie abîmée ne vaudrait plus d’être vécue.

Les professionnels de la santé mentale concluent : « Nous serons toujours aux côtés de ceux qui souffrent. Nous refusons que la société devienne le bras armé des désespérés. L’histoire nous l’enseigne : le progrès d’une société se mesure à sa capacité de protéger et d’entourer les plus vulnérables, non à faciliter leur disparition. Nous devons rester fidèles à ce qui nous définit : la solidarité, l’humanité et le soin. »

                                         Adèle Cottereau

 

Sources : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/l-appel-de-600-psys-contre-l-euthanasie-comment-peut-on-pretendre-prevenir-le-suicide-tout-en-legitimant-la-mort-provoquee-20250522

Photo: Adobe Stock

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