C’est une nouvelle enquête menée dans le cadre du Sénat qui tire la sonnette d’alarme.
Les résultats de cette première étude font état de « violence reproductive », de « coercition » et de violation « extrême » des droits des femmes handicapées, pointant des soignants et un système de santé discriminatoire.
Le Victorian Women’s Health Services Network a ainsi déclaré que les femmes handicapées se sont « vu refuser le droit de consentir à un traitement médical, y compris l’avortement, et sont plus susceptibles de subir une coercition reproductive que les femmes non handicapées ».
L’organisation a ajouté que la stérilisation forcée était souvent pratiquée pour empêcher une grossesse, qu’elle violait « tous les traités internationaux sur les droits humains auxquels l’Australie fait partie » et « constitue de la torture ».
Un comble, la stérilisation forcée n’est pas interdite en Australie : en 2020-2021, il y aurait eu 9 stérilisations forcées selon les dernières statistiques de l’Australian Guardianship and Administration Council. Atterrant.
La Family Planning Alliance dénonce, quant à elle, les décisions arbitraires des proches, tuteurs ou médecins ne prenant pas en compte les choix des femmes handicapées. Des informations spécifiques à leur handicap sur l’utilisation de la contraception entre autres devraient leur être transmises selon la Public Health Association of Australia. De même, leur « droit d’être enceinte et d’être parent devrait être protégé » ajoute-t-elle.
« Ces formes flagrantes de violence reproductive n’ont pas leur place dans un monde civilisé, et pourtant restent légales dans ce pays », a déploré Carolyn Frohmader, directrice exécutive de la WWDA.
Quant aux Australian Lawyers for Human Rights, ils ont souligné le « besoin urgent » d’empêcher la stérilisation et la contraception forcées. Ils proposent « une législation nationale uniforme pour garantir que la stérilisation, l’avortement et l’administration de contraceptifs ne puissent être effectués qu’avec le consentement préalable, libre et pleinement informé ». D’autres mesures sont envisagées comme « remplacer la prise de décision substitutive par une prise de décision assistée et abroger toute législation qui autorise une intervention médicale sans le consentement libre et éclairé des personnes concernées ».
Un rapport sur cette situation doit être rendu en ce mois de mai.
Adèle Cottereau
Sources : https://www.genethique.org/australie-sterilisations-avortements-et-contraception-forces-pour-des-femmes-handicapees/ https://www.theguardian.com/australia-news/2023/apr/26/disabled-australian-women-face-forced-sterilisation-abortion-and-contraception-health-groups-say
Photo domaine publique drapeau d’ Australie