Le 30 novembre dernier, l’Assemblée nationale – composée à ce moment de très peu de députés présents – a adopté, en deuxième lecture, la proposition de loi allongeant le délai maximum de l’avortement à 14 semaines au lieu de 12.
Le texte a été validé par 63 parlementaires contre 30, principalement des députés de gauche et centre-droit, et 6 abstentions.
Les débats, particulièrement houleux, ont surtout opposé le « droit des femmes » aux questions médicales. En effet, de nombreux médecins sont farouchement opposés à cet allongement, faisant remarquer à juste titre combien c’est un acte dangereux et traumatisant.
« L’acte d’avortement change de nature » après 12 semaines, avec « des conséquences gynécologiques qui peuvent être graves », a rappelé Fabien Di Filippo (LR).
Ce à quoi lui a répondu la co-rapporteuse du texte Albane Gaillot (non-inscrite, ex-LREM) : cette mesure n’est « pas une lubie de militante féministe » mais serait inspirée par « des rencontres sur le terrain ».« Le sujet n’est pas technique, le sujet c’est le droit des femmes à disposer de leur corps», a-t-elle osé affirmer.
Les députés doivent encore examiner une autre disposition controversée de la proposition de loi – et combien délicate -: la transformation de la double clause de conscience grâce à laquelle les médecins peuvent refuser de pratiquer un avortement.
Bien heureusement, concernant le délai d’allongement, la guerre n’est pas perdue car le texte doit encore être examiné par le Sénat en seconde lecture.
Son adoption définitive, avant un second rejet probable par ce même Sénat, n’est pas acquise.
Adèle Cottereau
Photo: prisse par Droit de Naître la nuit du vote à l’Assemblée nationale