Alors que la Commission justice de la Chambre à Bruxelles se penchera sur la suppression de l’avortement du Code pénal, début juillet 2020, l’épiscopat belge dénonçant les conséquences d’une telle décision, rapporte La Croix.
Les évêques et leur président, le cardinal Jozef De Kesel, ont publié une déclaration solennelle mettant en garde contre les dérives de la dépénalisation de l’avortement : « L’État de droit garantit la protection de la dignité humaine et de l’intégrité physique de chacun. N’en est-il pas de même pour une vie humaine à naître ? », interrogent-ils.
« Au-delà d’une modification dans la pratique, il s’agit d’un changement dans la signification de l’interruption de grossesse, s’alarment les évêques : l’avortement devient une intervention médicale ordinaire. »
Le quotidien rappelle que trente mille avortements sont pratiqués chaque année en Belgique. L’avortement était encore inscrit il y a peu dans le Code pénal belge comme étant « un crime contre l’ordre des familles et la moralité publique ». En octobre 2018, la loi le sortait du Code pénal tout en maintenant des sanctions pénales pour les IVG pratiquées en dehors des conditions légales.
Un an après l’institution de ce cadre légal, certains élus veulent élargir le délai à 18 semaines de grossesse, comme en Suède, délai qui est même de 22 semaines aux Pays-Bas. Le délai de réflexion de six jours serait ramené à 48 heures.
Le porte-parole des évêques de Belgique, le père Tommy Scholtès, affirme avec force : « Nous nous battons pour une vie en devenir et cette vie, elle est là. Donc sortir l’avortement du Code pénal veut dire que l’avortement devient un droit et que cela ne pose plus de question… Nous ne voulons pas que l’avortement devienne simplement un acte médical. C’est beaucoup plus que cela. C’est extrêmement grave pour la mère et c’est extrêmement grave pour l’enfant.»
A propos aussi des personnes âgées ou malades, des personnes handicapées, le cardinal De Kesel conclut avec cette réflexion si juste : « Notre société éprouve des difficultés croissantes par rapport à tout ce qui contrecarre ses projets, ce qui perturbe notre mode de vie ».
Adèle Cottereau