Toute une jeune génération est en train de marquer la lutte « anti-avortement » des États-Unis.
Parmi eux, l’association « Crusaders for Life » milite pour remettre en cause Roe vs Wade, l’arrêt de 1973 de la Cour Suprême des États-Unis qui légalise la pratique de l’avortement. De dix jeunes « qui se réunissaient dans le sous-sol » d’une église de Chicago il y a dix ans, le groupe est passé à 150 membres, essentiellement catholiques, répartis dans différents lieux à travers le pays, rapporte La Croix, dans un article publié le 19/06/2019.
« Les opinions sur l’avortement sont en train de changer. On se rend compte de ce que l’IVG fait aux femmes. Cela détruit le cadeau que Dieu leur a fait», souligne la présidente de l’association.
Une nouvelle tendance qui est confirmée par un sondage de l’Institut Gallup, selon lequel la part des 18-29 ans souhaitant l’abolition du droit à l’avortement progresse, passant de 14 % en 1990 à 23 % en 2009.
Cela est lié au « progrès de la science et de la technologie », affirme Katrina Gallic, une jeune diplômée qui travaille pour la Marche pour la Vie de Washington. « Les générations plus jeunes ont grandi en voyant les images de bébé par ultrasons ou en entendant les battements de cœur de leur futur frère ou sœur », ajoute-t-elle.
Une autre association très active, Live Action, dont les « enquêteurs » s’infiltrent avec une caméra cachée dans des centres de planning familial pour « dénoncer l’industrie de l’avortement », a été fondée à l’âge de 15 ans par Lila Rose.
Live Action est actuellement suivi par trois millions de personnes et possède quinze employés à temps plein. « Le message colérique du mouvement pro-avortement, qui oppose les femmes à leurs enfants, ne marche pas chez les plus jeunes. Ils se soucient de justice, d’égalité et de compassion et retrouvent ces valeurs dans le mouvement pro-vie », explique Lila Rose.
Pour elle comme d’autres militants « pro-vie », la multiplication de lois très restrictives adoptées par plusieurs États américains (Alabama, Missouri, Louisiane, Georgie) en mai signifie que « le temps est compté pour Roe vs Wade ».
Les militants « pro-vie » espèrent que ces lois remonteront jusqu’à la Cour suprême des États-Unis où les juges conservateurs, désormais majoritaires, pourraient intervenir en supprimant la fameuse loi Roe vs Wade.
Depuis les années 2000, les petites et grandes victoires en faveur de la vie se multiplient outre-Atlantique, nous vous partageons ici quelques dates-clés :
2010. Une vague d’élus anti-avortement arrive au pouvoir au Congrès et dans les parlements d’États après les élections de mi-mandat.
2011. Les États adoptent 1 100 dispositions restreignant l’interruption volontaire de grossesse.
2016. Le candidat Donald Trump promet de renverser Roe vs Wade s’il est élu.
2018. Nomination du juge conservateur Brett Kavanaugh à la Cour suprême.
1er mai 2019. 36 restrictions à l’accès à l’avortement sont entrées en vigueur dans le pays depuis le 1er janvier.
15 mai. L’Alabama adopte une loi criminalisant l’avortement, y compris en cas d’inceste ou de viol. Les médecins qui le pratiquent risquent jusqu’à 99 ans de prison.
Adèle Cottereau
Photo de Droit de Naître